L’intégration des compétences marocaines établies à l’étranger dans le développement du Royaume devient une nécessité stratégique. À l’image des sportifs binationaux intégrés avec succès dans l’équipe nationale de football, il est temps d’élargir cette démarche à d’autres secteurs clés, où l’expertise et la vision internationale de cette diaspora peuvent jouer un rôle crucial.
L’exemple de personnalités comme Rachida Dati, Najat Vallaud-Belkacem ou Othman Nasrou, qui se sont imposées dans la sphère politique et institutionnelle de leurs pays d’adoption, prouve que les talents d’origine marocaine sont nombreux et brillent à l’international. Pourtant, alors que nombre d’entre eux manifestent un intérêt croissant pour s’installer au Maroc, notamment pour des raisons économiques et personnelles, le pays ne leur offre pas encore un cadre structuré pour mettre leurs compétences au service de son développement.
Un levier pour combler les lacunes du système actuel
L’intégration de ces talents issus de la diaspora pourrait apporter un souffle nouveau aux institutions publiques, ministères, collectivités locales, et entreprises stratégiques. Dans plusieurs domaines, les dirigeants en place peinent à insuffler des dynamiques efficaces, souvent plus soucieux de leurs carrières personnelles que de leur véritable mission au service des citoyens.
Pourquoi ne pas dresser une cartographie des secteurs en déficit de compétences et lancer des appels à candidatures ciblés, à l’instar de ce qui se fait dans les grandes multinationales ? Une telle initiative permettrait d’attirer les profils les plus pointus en leur proposant des conditions avantageuses, basées sur le mérite et la fibre patriotique. Cette démarche garantirait un engagement concret des compétences de la diaspora et ferait d’eux des acteurs clés dans la construction d’un Maroc moderne et performant.
Un enjeu politique et institutionnel
La politique ne doit pas être en reste dans ce processus. Les partis marocains souffrent d’un déficit de renouveau et d’innovation, peinant à capter une nouvelle génération engagée et compétente. Associer des figures politiques issues de l’immigration pourrait être une réponse à ce manque d’implication et insuffler une dynamique nouvelle aux formations politiques.
L’exemple de la normalisation diplomatique entre le Maroc et la France, ainsi que le rapprochement avec d’autres nations européennes, devrait dépasser le cadre sécuritaire et économique pour inclure une véritable stratégie d’intégration des talents marocains expatriés. Il est essentiel de mettre en place un cadre officiel et structuré, avec des objectifs précis et chiffrés, garantissant à ces compétences une protection de leurs droits, même en vivant hors d’Europe.
Le CCME, un acteur en attente de réveil
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), plongé dans une inertie chronique depuis sa création, pourrait saisir cette opportunité pour redonner du sens à son existence. En attendant sa refonte, il pourrait faire de ce projet son baroud d’honneur, en initiant une véritable politique de mobilisation des talents marocains de la diaspora.
Le Maroc a aujourd’hui une occasion unique de transformer ce besoin de changement d’air manifesté par de nombreux expatriés en une chance pour le pays de leurs aïeuls. Il est temps d’agir et de faire de cette diaspora un maillon essentiel de l’édification d’un Maroc tourné vers l’avenir.
Par Jalil Nouri
Analyse pertinente. Merci de votre publication. Puissiez vous être entendu par nos chers décideurs.
Car en effet il y a un réel intérêt mutuel à promouvoir une coopération intelligente entre la diaspora désireuse de rentrer au pays d’une part.
Et d’autre part une société marocaine qui a tout à gagner en terme de modernité et de développement socio-économique.
Favoriser le retour des rme pourrait insuffler une dynamique nouvelle, avec de véritables compétences qui soient exogènes au sérail maroco-marocain.
Ces MRE n’ont rien à faire au Maroc avec des loups et des incompétents politiques qui servent à rien juste dire amen à toutes les lois cités par les boss conflits d’intérêts