Un nouvel épisode de violence impliquant des chauffeurs de taxi à Casablanca relance le débat sur la régulation des applications de transport au Maroc. Cette fois, l’incident concerne l’agression d’un chauffeur d’application transportant un diplomate russe et son épouse. Ce grave incident, qui s’est déroulé près d’un hôtel sur le boulevard de l’Armée Royale, a mené à l’arrestation d’un chauffeur de taxi et à la mise en liberté surveillée de trois autres, sur décision du juge d’instruction de la Cour d’appel de Casablanca.
Un acte de « justice privée » qui alimente l’indignation
La scène, qualifiée par certains témoins comme une tentative de « justice privée » de la part des chauffeurs de taxi, a provoqué une vive indignation. Le haut diplomate russe et son épouse auraient été retenus et menacés dans la voiture, suscitant une intervention de la police et l’implication de la représentation diplomatique russe, qui suit de près l’affaire. Cette situation met en lumière des pratiques alarmantes où des chauffeurs de taxi prennent la loi entre leurs mains, souvent sous prétexte de lutte contre le transport clandestin.
Ces actes, loin de résoudre les problèmes du secteur, portent atteinte à l’image du Maroc à l’international, en particulier lorsque des diplomates ou des touristes sont impliqués. Il est temps de condamner fermement ces pratiques et de rappeler que seule la justice peut décider des sanctions à appliquer.
La nécessité d’une régulation des applications de transport
Cet incident souligne l’urgence de régir une loi claire permettant aux applications de transport, largement utilisées dans le monde, de fonctionner légalement au Maroc. Ces services, basés sur la technologie, répondent à une demande croissante des usagers pour un transport fiable, moderne et transparent.
Le cadre juridique actuel, souvent flou, laisse place à des tensions entre chauffeurs de taxi traditionnels et conducteurs utilisant des applications. Ces conflits, exacerbés par un manque de régulation, se traduisent par des comportements violents, comme celui-ci. Une réforme permettrait d’encadrer ces services tout en protégeant les droits des professionnels du secteur.
Des syndicats divisés sur la question
Du côté des syndicats des taxis, les réactions sont partagées. Tout en défendant les chauffeurs impliqués, certains appellent à une application stricte des circulaires ministérielles contre le transport clandestin. D’autres estiment que la priorité devrait être donnée à l’intégration des applications dans le cadre légal, afin d’éviter de nouvelles tensions.
Cependant, ces appels à la régulation ne doivent pas se faire au détriment de la sécurité des usagers. La violence, quelle qu’en soit la justification, doit être rejetée sans équivoque.
Une opportunité pour moderniser le secteur
Pour moderniser le secteur des transports au Maroc, il est crucial de trouver un équilibre entre l’innovation et la protection des professionnels traditionnels. Intégrer les applications dans un cadre légal offrirait une concurrence saine, stimulerait l’amélioration des services, et réduirait les tensions sur le terrain. Cette approche est déjà adoptée dans de nombreux pays à travers le monde et pourrait bénéficier au Maroc.
La situation actuelle appelle une action immédiate du gouvernement. Il s’agit de garantir la sécurité des usagers, de mettre fin à la violence, et de poser les bases d’un secteur des transports moderne et inclusif.
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Il faut d’abord annuler la politique de agréments