Encore en vacances, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a trouvé quelques minutes pour éteindre l’incendie qui s’était propagé dans tout le Maroc après le lancement de la campagne de contrôle de la vitesse des motos dites “préparées” par leurs usagers.
À peine lancée, cette mesure, censée mettre un terme à la recrudescence alarmante des accidents de la route attribués aux motocyclistes ayant artificiellement augmenté la vitesse de leurs engins, a été très mal accueillie par les principaux concernés, notamment les jeunes. En une seule journée, plus d’un millier de motos ont été verbalisées, provoquant une vague de colère.
La nouvelle réglementation reposait sur l’utilisation d’un outil inédit, le speedomètre, qui a rapidement été au cœur d’une polémique devenue politique, contraignant le gouvernement à suspendre l’application du dispositif.
Politique, car Akhannouch a ordonné au ministre du Transport de prendre toutes les dispositions, en concertation avec la Sûreté nationale, pour arrêter cette campagne ciblant en majorité des jeunes. Une décision motivée par la crainte d’un retour de bâton électoral, à l’approche des élections de 2026, où un boycott massif pourrait être utilisé comme arme de contestation sociale.
D’autant que parmi les motos concernées figurent également de nombreux engins appartenant à la fonction publique, notamment au ministère de l’Intérieur et aux communes.
Confronté à ce qui aurait pu se transformer en grave crise en pleine rentrée politique, le chef du gouvernement a préféré prendre les devants en exigeant le report de la mesure. Mais beaucoup estiment déjà que ce report pourrait marquer, de facto, la fin de cette loi.