Selon le président de la COp 28 , Sultan Al-Jaber, mettre fin aux énergies fossiles pourrait « ramener l’humanité à l’âge des cavernes »
Organiser une grande fête du pétrole l’année d’un emballement climatique sans précédent !
Le président émirati de la COP28, Sultan al-Jaber, a mis en doute la nécessité de sortir des énergies fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, lors d’un échange tendu en novembre avec l’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, rapporté par le Guardian dimanche 3 décembre.
Il a tenu ces propos lors d’un événement en ligne organisé par l’initiative She Changes Climate, selon une vidéo diffusée par le « Guardian ».
Depuis le début de la 28e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, de nombreux pays et entreprises ont annoncé des engagements pour réduire leur utilisation d’énergies fossiles comme le gaz et le charbon.
Ces sources d’énergie émettent des gaz à effet de serre responsables de l’accélération du réchauffement climatique, qui doivent être réduites pour limiter le réchauffement à moins de 1,5°C, ou même 2°C, d’ici à 2100.
Organiser une grande fête du pétrole l’année d’un emballement climatique sans précédent !
« Montrez-moi la feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes », a pourtant déclaré Sultan al-Jaber lors d’un événement en ligne organisé le 21 novembre par l’initiative She Changes Climate selon une vidéo diffusée par le Guardian. Il répondait aux questions de Mary Robinson, ancienne Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
Des propos « à la limite du déni climatique »
« Je ne souscrirai en aucun cas à des discussions alarmistes. Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C », a poursuivi le président de la COP28. « 1,5°C est mon étoile du Nord. Et une réduction et une sortie des énergies fossiles sont, selon moi, inévitables. C’est essentiel. Mais il faut être sérieux et pragmatique ». Ces propos ont suscité un tollé. Des scientifiques interrogés par le Guardian ont dénoncé des commentaires « incroyablement inquiétants » et « à la limite du déni climatique ».
Sultan al-Jaber, qui est également directeur d’Adnoc, la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis, s’en tient à la même ligne à chaque prise de parole depuis le mois de juin. A savoir que la réduction des fossiles est inévitable, mais qu’il faut d’abord construire le système énergétique de demain avant de débrancher les fossiles. Et que les pays développés doivent montrer l’exemple.
A Dubaï, la luxuriante, la démesurée où lor noir coule à flots , des centaines de chefs d’État sont arrivés à bord de leurs jets privés pour assister à la plus hypocrite des comedies !
On connaissait la guerre mondiale du CO2 , le mirage des crédits carbone et les engagements non tenus des pays riches, mais là on assiste carrément, dans l’impuissance et la résignation , au hold up climatique des pays pétroliers qui prennent en otage les pays en développement leur refusant l’accès à un modèle économique et social propre, durable et très peu émetteur de gaz à effet de serre !
Organiser une grande fête du pétrole l’année d’un emballement climatique sans précédent ! : c’est le spectacle à peine croyable auquel nous assistons depuis l’ouverture de la COP 28 jeudi dernier à Dubaï.
Cette 28e Conférence des parties sur le climat qui doit durer jusqu’au 12 décembre en présence de 177 dirigeant·es mondiaux.
Dubaï, une COP critique !
Elle devra , en principe selon l’agenda , s’accorder sur la sortie des énergies fossiles et déployer les financements pour réparer les impacts irréversibles du chaos climatique dans les pays du Sud. Ces négociations se feront sous la présidence de Sultan Al-Jaber, PDG de la compagnie pétrolière nationale émiratie, une des plus grandes au monde…
Dans la même veine, les couloirs de la COP sont largement fréquentés par les majors du pétrole dont TotalEnergies.
Le président Emmanuel Macron a , quant à lui , embarqué dans la délégation française plusieurs PDG de grands groupes aux activités néfastes pour le climat, comme le pollueur plastique Danone ou la banque JPMorgan, championne mondiale du financement des énergies fossiles.
« On est arrivé au summum de l’hypocrisie des discussions internationales sur le climat », a réagi Yamina Saheb, experte des politiques climatiques et autrice principale du Giec,
Hafid FASSI FIHRI
Avec AFP
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