La chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat a entamé l’examen d’un dossier sensible impliquant un haut responsable judiciaire, actuellement suspendu de ses fonctions. Le mis en cause, qui occupait le poste de vice-procureur général du Roi auprès de la Cour d’appel de Fès, comparaît pour des faits présumés de corruption, d’abus de pouvoir, d’escroquerie, de harcèlement sexuel et de participation à la diffusion d’allégations diffamatoires. La Cour a décidé de renvoyer la discussion de l’affaire à l’audience du 29 décembre courant.
Selon les éléments versés au dossier, le juge d’instruction de la même juridiction a confronté le responsable judiciaire aux résultats des investigations menées par la Brigade nationale de la police judiciaire, ainsi qu’aux expertises téléphoniques et graphologiques. Celles-ci auraient mis au jour des correspondances manuscrites et électroniques contenant des informations jugées malveillantes à l’encontre de magistrats et de personnalités publiques, destinées à un propriétaire de site électronique installé en Italie.
À l’origine de l’affaire, une plainte déposée par un homme d’affaires de Fès, qui affirme avoir été victime d’abus de pouvoir, de chantage et de manœuvres frauduleuses. Le plaignant soutient que le magistrat aurait profité de sa position pour l’alarmer au sujet de dossiers judiciaires le visant, en échange de sommes d’argent et d’avantages divers. Il évoque aussi des pressions exercées, selon lui, dans le cadre de litiges commerciaux et familiaux, ainsi que des comportements qu’il assimile à du harcèlement envers son épouse.
Le dossier comporte également des allégations relatives à des interventions supposées en faveur de tiers contre des contreparties financières ou matérielles. Toutes ces accusations restent à vérifier au cours du procès, où la défense du mis en cause, qui bénéficie de la présomption d’innocence, aura l’occasion de présenter sa version des faits et de contester les charges retenues.
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