Les autorités judiciaires de la Cour d’appel de Kénitra ont placé en détention deux adjudants de la gendarmerie, dont l’un était le chef du centre territorial de Lalla Mimouna dans la province de Kénitra. Cette décision fait suite à leur implication présumée dans une affaire de falsification de documents officiels et de détournement de fonds publics.
L’enquête a été déclenchée par la Brigade nationale de recherches judiciaires de la Gendarmerie royale, après la diffusion d’une vidéo montrant deux gendarmes du centre de Lalla Mimouna en train d’extorquer un trafiquant de drogue, acceptant des pots-de-vin en échange d’ignorer ses activités illégales et une infraction routière commise par un de ses complices.
Les investigations ont conduit à la suspension immédiate des deux officiers, transférés au siège de la Gendarmerie régionale de Kénitra et soumis à des enquêtes approfondies. Ils sont accusés de multiples infractions, notamment de ne pas avoir enregistré les amendes de circulation dans les registres quotidiens du centre, préférant percevoir directement les amendes sans en laisser de trace officielle.
Après la conclusion de l’enquête et la présentation des résultats au parquet compétent, les deux adjudants ont été renvoyés devant le juge d’instruction pour des investigations détaillées sur les accusations de falsification de documents officiels.
Les premières données de l’enquête ont révélé des irrégularités graves, notamment l’omission d’enregistrer des infractions routières, le prélèvement de montants des amendes sans justification légale, et la remise de reçus falsifiés aux contrevenants. La vidéo incriminante, tournée en novembre dernier, montrait un des gendarmes acceptant de l’argent d’un trafiquant de drogue en échange de la restitution des papiers d’un véhicule saisi.
Cette affaire a eu des répercussions majeures, menant à la suspension du chef de la brigade de Souk El Arbaa El Gharb et à la mise sous surveillance des centres avoisinants. Une équipe spéciale a été dépêchée pour mener une enquête approfondie, laquelle a révélé des infractions similaires impliquant plusieurs gendarmes.
La diffusion du vidéo en novembre 2023, montrant la complicité entre le trafiquant et les gendarmes, a déclenché cette enquête. Le tribunal de première instance a condamné les deux gendarmes à dix mois de prison ferme chacun, et le trafiquant à huit mois pour diffamation et enregistrement illégal, ainsi que pour trafic de drogue.
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