Au lendemain de l’élection présidentielle de dimanche en Guinée-Bissau, le pays a replongé, mercredi 26 novembre, dans l’une de ces crises institutionnelles dont il a le triste secret. Un groupe de hauts gradés de l’armée est apparu à la télévision d’État pour annoncer qu’il avait déposé le président Umaro Sissoco Embaló, suspendu le processus électoral et ordonné la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes.
Les officiers, qui se présentent sous le nom de « Haut commandement militaire pour la restauration de l’ordre », affirment avoir pris le « contrôle total » du pays, promettant de « clarifier » la situation politique avant un éventuel retour à l’ordre constitutionnel. Cette déclaration intervient alors que les résultats officiels du scrutin n’avaient pas encore été proclamés et que le camp d’Embalo, comme celui de son rival Fernando Dias, revendiquaient chacun la victoire.
Selon plusieurs médias, le chef de l’État aurait été arrêté sans violence dans son bureau à Bissau, en même temps que plusieurs responsables civils et militaires. Des coups de feu ont été entendus près du palais présidentiel et des sites stratégiques de la capitale, tandis que des soldats lourdement armés en bloquaient les accès, alimentant la peur d’un embrasement dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest habitué aux putschs.
Depuis son indépendance en 1974, la Guinée-Bissau a connu une succession de coups d’État, de tentatives de putsch et de crises post-électorales. Classée parmi les États fragiles et régulièrement décrite comme « narco-État », elle voit une nouvelle fois l’armée s’ériger en arbitre brutal d’un jeu politique miné par la méfiance, les ambitions personnelles et la contestation des urnes.










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