Les agriculteurs de la région de Doukkala font face à une crise sans précédent, marquée par la nécessité de détruire une partie significative de leurs récoltes de légumes, principalement des tomates. La baisse de la demande a conduit à une situation où de grandes quantités de tomates, en état de pourrissement, doivent être éliminées.
Chute des Prix et Destruction des Récoltes
Les prix de la tomate ont chuté drastiquement, obligeant les agriculteurs non seulement à vendre à perte mais aussi à détruire des quantités importantes de leur production. Selon le quotidien Assabah, cette situation concerne également d’autres légumes comme les poivrons, les aubergines et les concombres. Stockés dans des conditions inadéquates, ces légumes commencent à pourrir faute de demande suffisante.
Disparité des Prix entre Fermes et Marchés de Gros
La crise est particulièrement ressentie dans les fermes, où les agriculteurs peinent à écouler leurs produits. Paradoxalement, dans les marchés de gros, les prix des légumes restent élevés. À la ferme, la tomate est achetée entre 50 centimes et 80 centimes le kilogramme, alors qu’elle est vendue entre 2,5 et 4 dirhams sur le marché de gros. Cette disparité s’explique en partie par la coïncidence de la période de récolte avec l’Aïd Al Adha, moment où la demande chute habituellement dans les marchés de gros.
Impact sur les Exportations et Inorganisation du Secteur
Les agriculteurs de Doukkala, n’ayant vendu aucun fruit ou légume depuis un mois, ne sont pas les seuls à souffrir. Les exportateurs de ces produits éprouvent également des difficultés à les écouler sur les marchés étrangers. Depuis quelques mois, les fruits et légumes marocains sont devenus indésirables dans certains pays européens, où des camions de tomates marocaines ont été attaqués en France et en Espagne. À cette situation s’ajoute une inorganisation du secteur, particulièrement en ce qui concerne la distribution des produits.
Perspectives et Solutions
Pour les agriculteurs de Doukkala, l’heure est à la recherche de solutions durables. Une meilleure organisation du secteur, notamment en matière de distribution, et une diversification des marchés pourraient permettre d’atténuer les effets de cette crise. En attendant, ces agriculteurs continuent de faire face à des pertes considérables, espérant un redressement de la demande et une stabilisation des prix.