Face à la crise hydrique exacerbée par une sécheresse persistante, le Maroc intensifie ses efforts pour sécuriser l’accès à l’eau. Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a annoncé une augmentation significative de la capacité de dessalement de l’eau de mer, passée de 145 millions à 270 millions de m³. Cette avancée, cruciale pour les villes côtières, marque un tournant dans la stratégie hydrique du Royaume.
Un pari sur le dessalement et l’interconnexion des bassins
Le Royaume mise sur une politique ambitieuse avec 16 stations de dessalement déjà opérationnelles et cinq en construction. L’objectif à long terme est d’atteindre 1,7 milliard de m³ d’eau dessalée d’ici 2030. Parmi les projets phares figure la station de Rabat, un partenariat maroco-français, destinée à devenir la plus grande d’Afrique et la deuxième au monde. Elle produira 822 000 m³ d’eau potable par jour, répondant aux besoins de 9,3 millions d’habitants.
En parallèle, des projets d’interconnexion des bassins hydrauliques sont en cours pour transférer les surplus d’eau entre régions. Les récentes précipitations ont permis de remplir cinq nouveaux barrages, améliorant le taux de remplissage national à 29,13 %, contre 23,70 % l’année précédente.
Des efforts pour un équilibre entre eau potable et irrigation
La répartition des ressources reste un défi. Actuellement, 55 % de l’eau est dédiée à l’irrigation, tandis que 45 % sont alloués à l’eau potable. Le gouvernement s’efforce d’améliorer l’efficacité des réseaux, visant un rendement de 80 % d’ici 2030.
Dans les zones rurales, un programme d’urgence prévoit l’acquisition de camions et citernes pour approvisionner plus de deux millions d’habitants. Ces efforts témoignent d’une vision stratégique pour garantir la durabilité des ressources hydriques et renforcer la résilience face au changement climatique.