À l’issue d’une semaine de tumulte institutionnel, Emmanuel Macron doit désigner un nouveau Premier ministre « d’ici vendredi soir ». Après la démission expresse de Sébastien Lecornu — symbole d’un pouvoir sans majorité stable — l’Élysée joue la dernière carte : des consultations groupées avec les formations parlementaires, afin de sécuriser un accord de non-censure et sauver le calendrier budgétaire.
Une nomination imminente sous haute pression
Selon plusieurs médias internationaux, le chef de l’État entend annoncer le nom du futur locataire de Matignon dans les prochaines heures, tout en écartant l’hypothèse d’une dissolution immédiate. Objectif : présenter un cabinet capable de tenir un cap minimal et de franchir, au moins, l’obstacle du budget 2026. Dans un Parlement éclaté entre trois blocs (gauche, extrême droite, centre), la recherche d’un profil « de compromis » — technocrate ou issu d’un centre-gauche modéré — reste ouverte.
14h30 à l’Élysée : dialogue sans les extrêmes
L’Élysée a convié ce vendredi à 14h30 les chefs de partis et présidents de groupes à une réunion de crise. Comme lors d’épisodes précédents, les formations de la France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN) ne sont pas autour de la table, l’exécutif préférant sonder d’abord un arc « républicain » susceptible de tolérer un gouvernement minoritaire. Des consultations similaires — parfois sans LFI et RN — avaient déjà eu lieu en 2024, signe d’une méthode désormais bien rodée face à l’impasse parlementaire.
L’épée de Damoclès budgétaire
Le temps presse : la présentation du projet de loi de finances 2026 accuse déjà du retard et menace tout le calendrier. Juridiquement, le texte doit être déposé début octobre, avec une marge de flexibilité d’une à deux semaines ; au-delà, l’adoption avant le 31 décembre devient hautement incertaine. Des analystes prévoient déjà, faute d’accord, une « gestion provisoire » reconduisant des crédits 2025 et bridant toute réforme d’ampleur au 1er janvier. Les marchés scrutent la séquence, l’enjeu budgétaire se doublant d’un signal de crédibilité envoyé à Bruxelles.
Lecornu, épisode éclair d’une instabilité chronique
La démission de Sébastien Lecornu a illustré la paralysie : dans un contexte d’hostilité annoncée des oppositions et de fragilité au sein même de la majorité, son passage à Matignon n’aura été qu’une parenthèse. Réunis cette semaine, l’Élysée et les partenaires potentiels n’ont pas trouvé de coalition formelle, mais l’exécutif assure qu’une voie existe pour éviter à la fois la dissolution et la chute immédiate d’un nouveau cabinet. Prochaine étape : nommer un Premier ministre capable d’obtenir, sinon une majorité, au moins une tolérance active sur le budget.
.