Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela atteignent un niveau critique avec l’intensification de la pression militaire américaine dans la région des Caraïbes, alimentant les craintes d’une confrontation directe. Le président américain Donald Trump défend sa campagne militaire contre les trafiquants de drogue tout en évoquant la possibilité d’une solution diplomatique.
Trump a tenu une réunion lundi à la Maison Blanche avec son équipe de sécurité nationale pour discuter des prochaines étapes concernant le Venezuela, alors que son administration continue de justifier des frappes aériennes ayant causé la mort de plus de 80 personnes à bord d’embarcations soupçonnées de trafic de drogue dans les Caraïbes.
Le président américain a confirmé avoir eu un entretien téléphonique avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro le 21 novembre, sans toutefois vouloir commenter les détails de cette conversation révélée initialement par le New York Times. Interrogé par les journalistes à bord de l’avion présidentiel, Trump s’est contenté de dire qu’il ne pouvait qualifier cet échange de positif ou négatif.
Cette réunion intervient dans un contexte de craintes croissantes d’escalade militaire, Trump ayant annoncé vendredi que les États-Unis lanceraient prochainement des opérations terrestres contre les réseaux de trafic de drogue à l’intérieur du Venezuela, marquant un tournant par rapport aux frappes maritimes actuelles.
Dans une démarche supplémentaire, Trump a déclaré samedi la fermeture totale de l’espace aérien au-dessus du Venezuela et ses environs, poussant plusieurs compagnies aériennes européennes à suspendre leurs vols vers Caracas selon l’agence espagnole de sécurité aérienne.
Maduro a qualifié ces mesures d’agression impérialiste, avertissant qu’elles menacent la souveraineté vénézuélienne et appelant à un dialogue international pour éviter la catastrophe. Lors d’un rassemblement dans la capitale Caracas, il a affirmé que son peuple était prêt à défendre le pays et à le conduire sur la voie de la paix.
Le dirigeant vénézuélien accuse Washington de mener une guerre psychologique contre son pays depuis 22 semaines, considérant que les attaques ne sont qu’une couverture pour tenter de le renverser et s’emparer du pétrole vénézuélien.
Une double frappe américaine sur une embarcation suspecte en septembre dernier a suscité la controverse, des rapports indiquant que la seconde frappe visait les survivants de la première, entraînant la mort de tous les passagers. La Maison Blanche a défendu lundi cette décision, affirmant qu’elle était totalement légale et approuvée par le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth, mais des membres du Congrès démocrates et républicains ont réclamé des enquêtes immédiates, suggérant qu’il pourrait s’agir d’exécutions extrajudiciaires.
Le président de la commission des forces armées du Sénat, Roger Wicker, a déclaré qu’il demanderait les enregistrements vidéo et audio complets de l’opération, avertissant que toute violation du droit international pourrait exposer les soldats américains à des poursuites.
Parallèlement, Trump a annoncé la classification du Cartel des Soleils, qu’il affirme être supervisé par Maduro lui-même, comme organisation terroriste étrangère, ouvrant la voie à des frappes directes contre ses actifs à l’intérieur du Venezuela, y compris les infrastructures pétrolières.
Maduro fait face à un isolement régional croissant après avoir perdu des alliés en une seule semaine, avec la victoire de candidats de droite aux élections au Honduras et à Saint-Vincent-et-les-Grenadines qui ont promis de rompre les relations avec Caracas.
Néanmoins, le président colombien Gustavo Petro a annoncé mardi la reprise des vols de lignes aériennes civiles avec le Venezuela, affirmant que le temps est venu du dialogue plutôt que de la barbarie, malgré les avertissements de Washington concernant les risques de fermeture aérienne.
Malgré les menaces américaines, Trump, qui avait promis durant sa campagne d’exercer une pression maximale sur le Venezuela, a laissé entrevoir la possibilité d’un accord diplomatique, tout en insistant sur le fait que le trafic doit cesser, que ce soit par mer, terre ou air.










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