Ahmed Zefzafi, père de l’activiste incarcéré Nasser Zefzafi, est décédé mercredi après un long combat contre un cancer généralisé qui avait atteint ses poumons, son foie et ses ganglions lymphatiques. Il s’est éteint à la clinique Mohammed VI d’Ajdir, où il était admis en soins intensifs.
Son fils Tariq a annoncé la nouvelle sur Facebook dans un message empreint d’émotion :
« Mon cher et vaillant père, Aizi Ahmed, est parti. Nous appartenons à Dieu et à Lui nous retournons. »
Nasser Zefzafi autorisé à assister aux funérailles
Dans un geste rare, les autorités pénitentiaires ont autorisé Nasser Zefzafi, détenu à la prison de Tanger II où il purge une peine de 20 ans, à quitter son lieu de détention pour assister aux funérailles de son père à Al Hoceïma. Ce déplacement exceptionnel a été salué par de nombreux citoyens comme un signe de considération humaine dans un dossier particulièrement sensible.
Avant ce décès, Nasser Zefzafi avait déjà bénéficié de permissions exceptionnelles pour voir son père hospitalisé, gravement malade. Ces autorisations, accordées en juin 2021, janvier 2024 et août 2025, figurent parmi les très rares permissions obtenues depuis son incarcération. Elles avaient permis à la famille de se retrouver, malgré les barrières de la détention, dans des moments d’intense fragilité.
Un militant devenu symbole
Depuis l’arrestation de son fils en mai 2017, Ahmed Zefzafi s’était imposé comme une figure centrale et respectée, agissant comme porte-parole des familles de détenus du Hirak du Rif. Ses prises de parole publiques, souvent empreintes de dignité et de détermination, ont marqué l’opinion et incarné la résilience d’une région longtemps traversée par la contestation sociale.
Réactions et résonances
La disparition d’Ahmed Zefzafi a provoqué une vive émotion à Al Hoceïma et bien au-delà. Les réseaux sociaux se sont rapidement remplis de messages de condoléances et d’hommages, mêlant tristesse et appels renouvelés à la clémence envers Nasser Zefzafi et les autres détenus du Hirak. Des organisations de défense des droits humains rappellent que ce drame met en évidence la nécessité d’un règlement durable de cette affaire, qui continue de peser sur la scène sociale et politique. Ahmed Zefzafi laisse l’image d’un homme digne, resté debout malgré les épreuves, fidèle à son fils.