Les hôpitaux publics de la délégation régionale du ministère de la Santé et de la Protection sociale à Tétouan font face à une crise aiguë en matière de ressources humaines. Cette situation est exacerbée par une série de démissions de médecins spécialisés dans divers domaines, selon des sources bien informées.
Les protestations persistantes des habitants de Tétouan, Martil et Fnideq concernant les orientations et l’affectation des patients, en particulier pour des accouchements, vers l’hôpital régional Saniya Raml à Tétouan, ne font qu’amplifier cette crise.
Il semblait pourtant que l’Hôpital El Nahar à Martil serait la solution aux problèmes d’affectation des patients à Tétouan. Toutefois, la situation s’est inversée. L’absence d’un gynécologue-obstétricien à El Nahar et la difficulté à pourvoir ce poste vacant à moyen terme mettent en lumière une crise de personnel, à la fois au niveau régional et national. En effet, malgré la mise en place d’un concours d’accès au secteur public par le ministère, la pénurie de médecins spécialisés persiste.
Cette pénurie a également nécessité la mise en place d’un programme de transfert d’un médecin de Tétouan à l’hôpital Saniya Raml afin de pallier le manque et de permettre la continuité des services, en particulier pour les femmes en travail en provenance de Martil, Chefchaouen, Tétouan, Fnideq et d’autres régions rurales.
Plusieurs voix, préoccupées par la situation sanitaire à Tétouan et dans la région du Détroit, ont appelé le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Talib, à résoudre les problèmes de longs délais pour les rendez-vous médicaux et à fournir des médecins spécialisés. En effet, plusieurs spécialistes, notamment en réanimation, en anesthésie, en pédiatrie et en cardiologie, ont démissionné après seulement huit années de service public, attirés par les opportunités offertes par le secteur privé.
Face à cette situation, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a entrepris des initiatives pour centraliser les médecins spécialisés à Tétouan, en fournissant une flotte d’ambulances opérationnelles 24h/24 et 7j/7, notamment dans les hôpitaux publics de Tétouan, Martil et Fnideq. Le but est d’assurer un service continu et de rapprocher les rendez-vous médicaux, évitant ainsi la dispersion des efforts et l’absence d’une stratégie optimale de gestion des ressources humaines.