Depuis le dernier remaniement du gouvernement, le 23 octobre, la nouvelle équipe peine à prendre ses marques en raison d’un manque d’expérience et de l’absence de délimitation claire des prérogatives. Certaines responsabilités n’ont toujours pas été définies avec précision pour certains ministres. Devant ce flou persistant, et après près de trois mois, l’inaction de ces ministres commence à peser au Parlement et handicape le rendement des élus de la nation.
Des groupes parlementaires, ne sachant pas qui fait quoi, éprouvent des difficultés à préparer des questions pertinentes pour leurs électeurs. Ils s’interrogent sur ce retard dans le travail législatif, d’autant plus que les ministres concernés ne se manifestent au Parlement qu’en présence de leur chef, Aziz Akhannouch.
Le cas le plus flagrant de ce dysfonctionnement concerne les secrétaires d’État, dont la mission, définie à la hâte, semble entravée par les super-ministres des pôles auxquels ils relèvent. Ces postes semblent avoir été créés uniquement pour des raisons d’équilibres politiques, sans réelle considération pour leur utilité opérationnelle.
À ce jour, ces responsables gouvernementaux, pour la plupart inconnus du grand public, n’ont bénéficié d’aucune visibilité dans les médias publics. Ils n’ont fait ni déclaration ni activité notable permettant de s’assurer de leur existence réelle sur l’échiquier gouvernemental et de leur efficacité.
Le chef du gouvernement porte une part de responsabilité dans cet état de fait. Il a évité de clarifier la situation et de montrer un réel intérêt pour les secteurs dont ces secrétaires d’État sont censés être responsables, tout en ne leur donnant pas les moyens nécessaires pour agir.
Pourquoi s’étonner alors de l’impression générale d’un gouvernement travaillant à demi-teinte, reposant principalement sur les seuls ministres de souveraineté et ceux à la tête des pôles stratégiques, mais laissant sur le bord de la route une bonne partie de son effectif ? Ces derniers risquent de ne laisser presque aucune trace de leur passage dans ce gouvernement Akhannouch 2.
Par Jalil Nouri
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