Ces derniers temps, la question qui taraude les esprits est de savoir ce que cache la présence assidue, lors des matchs des équipes nationales de football, de ministres de souveraineté sans appartenance politique et éloignés de la sphère sportive, mais pourtant présents lors de grands événements sportifs au Maroc et à l’étranger.
Si, au niveau national, la chose peut, à la rigueur, être compréhensible, au niveau des manifestations internationales, elle l’est moins, suscitant ainsi des interrogations légitimes. Il suffit de rappeler que, pour la première fois, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Nasser Bourita, se trouvait présent, pour des raisons inexpliquées, lors de la finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans au Chili. Depuis, le voile reste entier, même si certaines pistes peuvent conduire à un éclairage.
Tout aussi difficile à cerner, pas plus tard que ce jeudi soir, la présence du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, à la remise des médailles et de la coupe aux joueurs vainqueurs de la Coupe arabe. Ce cas est d’autant plus intriguant que le ministre de tutelle, Berrada, était absent à Doha. Dans d’autres circonstances, c’est le patron de la Sûreté nationale qui est souvent aperçu, à son tour, dans des compétitions internationales, comme aux Jeux olympiques, ayant bénéficié de l’expertise marocaine et de son soutien.
Ces exemples ne peuvent avoir qu’une seule explication : celle d’affirmer que le Royaume a décidé d’utiliser les grandes manifestations footballistiques, dans lesquelles ses équipes brillent, pour élever le football au plus haut niveau diplomatique, afin d’en faire un vecteur puissant de consolidation des liens et de rapprochements futurs avec des pays, en axant son action sur deux points essentiels : le dossier du Sahara, comme récemment au Chili, ainsi que le domaine sécuritaire, dans lequel le Maroc excelle en matière de coopération, comme hier avec le Qatar, auparavant en France lors des Jeux olympiques de Paris, et probablement lors de la prochaine Coupe du monde aux États-Unis.
Vu sous ce prisme, il semble bien, sans risque d’erreur, que le soft power marocain a fait du football un instrument efficace au service d’une nouvelle diplomatie.
Par Jalil Nouri










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