Quatre mois après son arrestation à Alger, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal demeure privé de ses droits fondamentaux. Âgé de 80 ans et atteint d’un cancer de la prostate, il subit un isolement inquiétant, tandis que son avocat, François Zimmeray, se voit refuser l’accès au territoire algérien sous prétexte de sa judaïté. Face à cette situation, son défenseur a décidé d’intensifier son action en saisissant les instances internationales et l’ONU.
Incarcéré depuis le 16 novembre sous l’accusation d’« atteinte à l’intégrité du territoire national », Boualem Sansal a été puni pour avoir évoqué l’histoire marocaine du Sahara dans une interview. Depuis son arrestation, l’auteur est soumis à de fortes pressions visant à lui faire changer d’avocat, une manœuvre qu’il a jusqu’ici refusée. Son incarcération, associée à une privation de communication avec l’extérieur, suscite une vive inquiétude, d’autant que son état de santé fragile laisse craindre des conséquences dramatiques.
Face à l’inefficacité des démarches conciliantes, François Zimmeray a annoncé, lors d’une conférence de presse à Paris, son intention d’engager une offensive juridique sur la scène internationale. Il compte alerter les organes des Nations unies et les instances où l’Algérie est représentée afin de dénoncer une détention qualifiée d’arbitraire et en violation flagrante des principes d’un procès équitable.
L’affaire Boualem Sansal dépasse le cadre judiciaire pour devenir un enjeu politique. Antoine Gallimard, PDG de la maison d’édition Gallimard, pointe du doigt une instrumentalisation diplomatique liée à la crise entre Paris et Alger. La mobilisation autour de l’écrivain ne cesse de croître, avec des actions de sensibilisation prévues jusqu’à sa libération.
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