Bien que visiblement agacé par la tournure prise par la contestation des jeunes de la « Gen Z », le roi Mohammed VI s’est gardé de désigner ouvertement des responsables. À demi-mots, il a appelé le gouvernement à se réinventer et les manifestants — dont il a dit avoir entendu le message — à se concentrer sur l’essentiel et à éviter les raccourcis simplistes.
Dans ses deux derniers discours, celui de la Fête du Trône puis celui prononcé vendredi à l’ouverture du Parlement, le Souverain a clairement affirmé sa priorité : le développement territorial, en particulier dans les zones émergentes. Il invite à laisser le temps de la concrétisation, à moyen terme, des objectifs portés par la rue et désormais pris en compte.
Cette fois, le diagnostic est posé sans détour : les dysfonctionnements de l’administration et de la gestion publique — gouvernement compris — exigent davantage de célérité et d’efficacité. On peut donc s’attendre à un engagement personnel du Roi pour mener à bien ce chantier de règne visant à corriger les déséquilibres criants entre les régions, déséquilibres qui ont freiné le développement du pays.
Reste en mémoire le spectre d’une nouvelle forme de contestation face à l’inertie, à l’image de celle d’Aït Bouguemez — plus encore que celle de la Gen Z — qui a sonné la fin du laisser-aller. Si la région n’a pas été citée explicitement dans le discours, elle était bel et bien présente entre les lignes.
Par Jalil Nouri
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