Le diabète, une maladie chronique incurable, touche près de 2,7 millions de Marocains, tandis que 2,2 millions sont considérés comme prédiabétiques, selon les données du ministère de la Santé. Avec le ramadan approchant, il est crucial pour les personnes diabétiques de prendre en compte les risques liés au jeûne et aux changements alimentaires. Le professeur Jamal Belkhadir, endocrinologue, diabétologue et président de la Ligue marocaine de lutte contre le diabète, offre des conseils pour concilier diabète et jeûne.
Le Pr Belkhadir explique que le glucose est un sucre simple stocké dans notre corps sous forme de glycogène, qui peut être mobilisé à tout moment pour répondre aux besoins énergétiques de nos cellules. Lors du jeûne, la quantité de glucose et la production d’insuline diminuent, ce qui incite le foie à libérer ses réserves de glycogène. Cependant, ces réserves ne sont pas infinies et ne peuvent couvrir qu’environ 24 heures de jeûne. Après cette période, le corps commence à produire du glucose à partir des protéines et des acides gras.
Le spécialiste met en garde contre les principaux risques encourus par les diabétiques pendant le jeûne, tels que l’hypoglycémie, l’hyperglycémie, l’acidocétose, la déshydratation et les thromboses. Il souligne que la gravité de ces risques varie en fonction de facteurs tels que l’âge, le type de diabète et le mode de vie.
Le Pr Belkhadir insiste sur l’importance de consulter un médecin avant de décider de jeûner et de surveiller régulièrement son taux de glycémie pendant le ramadan. Si la glycémie ne reste pas dans les normes ou si une mauvaise adaptation métabolique est observée au cours des premiers jours, il est recommandé d’interrompre immédiatement le jeûne.
Pour jeûne et diabète, le médecin conseille d’adapter le traitement médicamenteux, de s’hydrater en dehors des heures de jeûne et de privilégier l’exercice physique sans excès.