Les deux points sont très liés et figureront en tête du menu de la prochaine réunion du dialogue social annoncée par Akhannouch pour avril, au risque d’un échec.
Les relations entre les syndicats et les autres partenaires sociaux, particulièrement avec le gouvernement, ne sont pas apaisées depuis le vote des syndicats contre la loi relative à l’exercice du droit de grève, laissant des cicatrices béantes et une fracture quasi totale du climat de confiance entre les deux parties. Or, cette confiance est une condition essentielle à la poursuite du dialogue social, d’autant plus qu’un bras de fer encore plus dur s’annonce autour de la refonte du régime des retraites. Sur ce sujet, les centrales syndicales se montrent intransigeantes et se préparent à rendre la monnaie de leur pièce, restée en travers de la gorge après leur vaine bataille parlementaire.
À l’approche du 1er mai et de la fête du Travail, Akhannouch espère calmer le jeu pour éviter une sortie en masse et bruyante des travailleurs ainsi qu’une mobilisation de printemps marquée par des appels à la grève générale et à la paralysie de l’activité économique. N’aurait-il pas été plus judicieux pour le gouvernement d’éviter la concomitance de ces deux rendez-vous avant d’appeler à la reprise du dialogue social ? Le climat social tendu actuellement ne favorise pas des échanges fructueux, mais Akhannouch semble pressé de gagner la bataille des retraites, alors que la victoire concernant l’adoption de la loi sur le droit de grève n’est pas encore acquise face aux recours des syndicats majoritaires, déjà prêts à livrer leur bataille du siècle.
Par Jalil Nouri
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