Très généreux avec les syndicats qu’il a rencontrés ce mardi lors du round tenu sur le dialogue social, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch s’est voulu à la fois rassurant, tout doux tout miel, prêt à dégainer les chéquiers de l’État pourvu que ses interlocuteurs restent calmes et n’aient pas recours aux grèves en cette période difficile pour tous, bien que la conjoncture tende vers une amélioration.
Changeant des précédentes réunions à la fois sur le fond et la forme, la session d’hier a fini par avoir l’aval des syndicats contestataires qui avaient promis de la boycotter. Une fois n’est pas coutume, Akhannouch a décidé, sous le conseil d’on ne sait qui, de recevoir les syndicats l’un après l’autre, par ordre d’importance, pour éviter les mauvaises surprises et se prémunir contre toute tentative de faire capoter ce rendez-vous, surtout que la fête du Travail est à nos portes pour le 1er mai prochain.
À la fois charmeur et consensuel, le chef du gouvernement, qui était entouré des ministres concernés, a listé à chaque fois les bons gestes à l’égard des salariés : une rallonge de 1 000 Dh pour un million de fonctionnaires, une baisse de 400 Dh de l’impôt sur le revenu pour les catégories à faible et moyen revenu, ainsi qu’une augmentation de 10 % du SMIG des travailleurs des secteurs de l’industrie et du commerce, ainsi que des professions libérales, et enfin l’agriculture (SMAG).
Et Akhannouch de caresser les leaders syndicaux dans le sens du poil en se félicitant du climat de responsabilité qui a prévalu entre le gouvernement et les partenaires sociaux, qui a permis de ne pas hypothéquer l’avenir.
Sauf que le chef de l’Exécutif faisait mine d’oublier l’épisode douloureux du duel frontal entre lui et les syndicats majoritaires sur l’adoption de la loi sur le droit de grève. Et puis reste l’épée de Damoclès qui pend sur la tête du gouvernement, quand lui et les partenaires sociaux entreront prochainement dans le vif du sujet lors du débat sur la refonte du régime des retraites. Cette partie n’est pas gagnée d’avance, et les syndicats, eux, contrairement à Akhannouch, ne lui feront pas de cadeaux.
Par Jalil Nouri
Et les retraités dans tout ça?
Dans les oubliettes.