Mohamed Charfi, 77 ans, est une figure incontournable du paysage politique algérien. Ancien juge et magistrat, il a été deux fois ministre de la Justice, une position qui lui a permis d’acquérir une connaissance approfondie des rouages du régime algérien. Conscient des subtilités et des jeux de pouvoir qui composent ce système, Charfi a récemment démontré une intégrité rare en refusant de participer à une vaste escroquerie politique.
Lors des élections présidentielles anticipées du 7 septembre 2024, Charfi a refusé de manipuler les résultats pour servir les intérêts du régime de Abdelmadjid Tebboune. En ne falsifiant pas les chiffres de la participation et en rapportant les vrais résultats – des taux historiquement bas – il a courageusement choisi de ne pas offrir au régime la légitimité qu’il espérait acquérir via les urnes.
Face à son refus de trafiquer les résultats, Mohamed Charfi a été diabolisé par le pouvoir en place. Insulté, diffamé et menacé de disgrâce, voire de prison, il est devenu la cible d’une campagne visant à le discréditer. Pourtant, dans cette sinistre affaire, c’est Charfi qui ressort blanchi et honoré. Sa décision a forcé le régime à recourir à la manipulation via la Cour Constitutionnelle, qui a annoncé des chiffres complètement fictifs sur la participation électorale.
Mohamed Charfi est l’homme par qui le scandale des élections de 2024 a éclaté, dévoilant les manœuvres frauduleuses du régime. Son courage et son intégrité ont mis en lumière la profondeur de la crise politique en Algérie, et il reste un symbole de résistance face à la manipulation et à la corruption d’un système en quête désespérée de légitimité.
En conclusion, la réélection de Abdelmadjid Tebboune, orchestrée à travers des manipulations flagrantes, n’a guère été acceptée par la majorité des Algériens. Durant ses cinq premières années à la tête du pays, Tebboune a échoué à tenir ses promesses de réformes et de changement. Malgré la richesse naturelle de l’Algérie, ce sont toujours les mêmes cercles restreints de décideurs et de hauts responsables militaires qui en bénéficient, laissant la population sombrer dans une misère croissante. Loin de l’espoir d’un renouveau, le régime s’est enlisé dans des pratiques oligarchiques, exacerbant la frustration et le désespoir des citoyens. Mohamed Charfi, par son intégrité, a mis en lumière ces dysfonctionnements, exposant ainsi l’écart immense entre les promesses du pouvoir et la réalité vécue par les Algériens.