La Chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Marrakech a décidé, vendredi 12 décembre, de reporter l’examen du dossier de l’enseignant universitaire Ahmed Qlich et de ses coaccusés au 26 décembre courant. Ce renvoi, prononcé dès la première audience, répond à un motif strictement procédural visant à permettre la convocation d’un autre mis en cause et à garantir sa comparution devant la juridiction.
Cette affaire, qui a profondément secoué l’opinion publique nationale et le milieu universitaire, notamment à l’Université Ibn Zohr d’Agadir, place Ahmed Qlich, professeur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, au centre d’accusations pénales lourdes. Le principal prévenu est poursuivi pour des faits d’« corruption » et d’« abus d’influence présumé », dans un dossier qualifié de sensible par ses ramifications académiques et judiciaires.
Aux côtés de l’enseignant, un second accusé est poursuivi pour « participation à la corruption » et « corruption », tandis que le parquet engage également des poursuites contre quatre autres personnes, parmi lesquelles figurent l’épouse du professeur, avocate stagiaire, un fonctionnaire judiciaire ainsi que son fils, également avocat stagiaire, pour leur participation présumée aux faits reprochés.
Les éléments de l’enquête remontent au mois de mai dernier, lorsque le juge d’instruction près la Cour d’appel de Marrakech avait ordonné le placement d’Ahmed Qlich en détention provisoire à la prison d’Al Oudaïa. Les investigations sécuritaires avaient alors mis au jour un réseau soupçonné de manipulation des procédures d’inscription en master et de délivrance de diplômes universitaires en contrepartie de sommes d’argent et d’un usage illicite de l’influence.
Ce procès intervient alors que l’enseignant universitaire fait déjà face à d’autres condamnations judiciaires prononcées par les juridictions d’Agadir. En octobre dernier, la Cour d’appel l’a condamné à six mois de prison ferme et à une amende de 10 000 dirhams, après avoir infirmé un jugement de première instance. Cette condamnation concernait des faits de diffamation et d’atteinte à la vie privée d’une femme en raison de son genre, conformément aux articles 447-1 et 447-2 du Code pénal.
Par ailleurs, en juillet dernier, le tribunal de première instance d’Agadir l’avait également condamné à une lourde amende de 50 000 dirhams, bien qu’il ait été relaxé d’autres chefs d’accusation. L’accumulation de ces procédures place aujourd’hui le professeur dans une situation judiciaire particulièrement complexe.
Alors que le principal mis en cause demeure incarcéré dans le cadre du dossier dit de « trafic de diplômes », les autres prévenus comparaissent en état de liberté sous contrôle judiciaire, dans l’attente des prochaines audiences qui pourraient lever le voile sur l’une des affaires de corruption académique les plus retentissantes de ces dernières années.



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