Le président américain Donald Trump poursuit sa politique protectionniste en annonçant une nouvelle salve de droits de douane, cette fois dans le secteur automobile. Après l’acier, l’aluminium, et en attendant le bois de construction ou le cuivre, ce sont désormais les voitures fabriquées hors des États-Unis qui seront visées par une taxe de 25 %, applicable dès le 2 avril, avec une mise en œuvre effective dès le lendemain.
« Nous allons faire payer les pays qui profitent de notre marché tout en pillant notre richesse », a déclaré Trump depuis la Maison Blanche. « Si les voitures sont fabriquées aux États-Unis, elles ne seront pas concernées. Sinon, elles seront taxées à 25 %. » Une mesure drastique qui fait passer le taux appliqué sur les importations de voitures de 2,5 % à 27,5 %, et jusqu’à 125 % pour les véhicules électriques chinois déjà fortement surtaxés.
Ce durcissement des conditions d’importation intervient dans un climat déjà tendu pour l’industrie automobile, ébranlée par les précédentes annonces touchant l’acier et l’aluminium – matériaux clés pour la fabrication des véhicules – eux-mêmes désormais taxés depuis la mi-mars.
Début février, des droits de douane avaient également été annoncés sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, deux partenaires majeurs des États-Unis dans la chaîne de production automobile. Bien que leur application ait été repoussée au 2 avril, cette trêve semble désormais arriver à son terme.
Les constructeurs américains, bien que soutenus par un discours de relocalisation, sont loin d’être épargnés : Ford, General Motors, et d’autres entreprises disposent d’usines à l’étranger qui alimentent directement le marché intérieur. Ford, par exemple, importe une partie de ses camionnettes de Turquie, et environ 20 % de ses véhicules vendus sur le sol américain sont importés. GM, de son côté, importe chaque année près de 750 000 véhicules depuis le Canada et le Mexique, en faisant le premier importateur toutes marques confondues.
Cette nouvelle taxe s’appuie sur une enquête initiée dès le premier mandat de Trump et finalisée en 2019. Selon Ryan Majerus, ex-responsable du ministère du Commerce, cette mesure peut être déployée beaucoup plus rapidement que celles envisagées pour d’autres secteurs comme le bois ou le cuivre, actuellement en phase d’analyse.
Mais l’offensive ne s’arrête pas là. Le président Trump a annoncé que le 2 avril, qualifié de « jour de la libération », marquera également le début de la mise en place de droits de douane « réciproques », un principe consistant à taxer les produits étrangers au même niveau que le sont les produits américains dans le pays d’origine.
Bien qu’il ait initialement exclu toute exception, Trump a tempéré ses propos en promettant des mesures « très clémentes », sans en détailler les contours, assurant que « les gens seront surpris ».
Si cette stratégie s’inscrit dans une volonté affichée de redonner à l’industrie américaine sa grandeur, elle pourrait aussi entraîner de graves répercussions sur les chaînes de production mondialisées, et sur les prix payés par les consommateurs américains.
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