Malgré une impressionnante série de douze victoires consécutives sous la houlette de Walid Regragui, ponctuée récemment par des succès amicaux face à la Tunisie et au Bénin (1-0), le jeu collectif des Lions de l’Atlas continue de diviser. À quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations, prévue sur le sol marocain, les inquiétudes montent quant à la capacité réelle de l’équipe à rivaliser avec les meilleures sélections du continent.
Si la solidité défensive semble s’affirmer — notamment grâce à la paire Masina-Yamiq — c’est le rendement offensif et la fluidité du jeu qui cristallisent les critiques. Le manque d’automatisme entre les lignes, les difficultés de transition au milieu de terrain, ainsi que l’absence de solutions offensives variées ont été relevés à plusieurs reprises.
Le sélectionneur assume ses choix et explique que les matchs contre la Tunisie et le Bénin ont été l’occasion de tester de nouveaux profils. Pour lui, la priorité était de prolonger la dynamique de victoires. Mais cette stratégie, jugée prudente par certains observateurs, pourrait montrer ses limites en compétition officielle.
Les débats se concentrent aussi sur l’utilisation de certains joueurs clés, notamment Sofyan Amrabat, dont le placement actuel ralentirait le jeu et créerait des déséquilibres entre la défense et l’attaque.
Autre élément de contexte important : la Coupe d’Afrique se jouera à domicile, ce qui accroît considérablement la pression sur les joueurs et le staff. Le public marocain, passionné et exigeant, espère un sacre historique qui mettrait fin à une attente de près de 50 ans. Dans ce climat, la gestion mentale et la capacité à répondre présent dans les grands rendez-vous seront déterminantes.
Le Maroc dispose également d’un vivier exceptionnel de talents, évoluant dans les plus grands championnats européens. Toutefois, certains observateurs estiment que ces ressources ne sont pas toujours exploitées de manière optimale, en raison de choix tactiques parfois conservateurs ou d’un manque de rotation dans les profils offensifs.
Enfin, l’absence de confrontations avec de grandes nations africaines avant la CAN limite les enseignements sur le niveau réel de préparation. Pour mieux jauger les forces et faiblesses de l’équipe, de nombreuses voix appellent à organiser des matchs tests face à des adversaires de calibre continental, comme le Sénégal ou l’Égypte.