La capitale capverdienne, Praia, accueille les 25 et 26 juin le troisième Congrès de la Réseau Africaine des Mécanismes Nationaux de Prévention de la Torture (RAMNPT), sous la présidence d’Amina Bouayach, figure de proue des droits humains au Maroc et présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH). Un événement d’envergure continentale, marqué par une forte participation d’experts, de représentants institutionnels et d’organisations internationales engagées pour l’éradication de la torture en Afrique.
Dans son discours d’ouverture, Bouayach a insisté sur la nécessité de transformer le mot d’ordre « zéro torture » en un objectif concret. « Ce n’est pas un slogan, mais une exigence éthique qui doit guider nos politiques publiques », a-t-elle affirmé, appelant à une prévention fondée sur la transparence, les droits humains, et l’usage responsable de la technologie.
Le congrès s’articule autour de thématiques cruciales : l’intégration des outils numériques dans les visites de prévention, l’élaboration de rapports, le renforcement des capacités institutionnelles et la protection des données personnelles. Il reflète une dynamique continentale ambitieuse, initiée en 2023 à Marrakech avec la Déclaration fondatrice, consolidée en 2024 à Cape Town, et désormais prolongée à Praia.
Les débats réunissent une diversité d’acteurs : ministres, représentants de l’Union Africaine, experts onusiens, membres d’ONG comme l’APT ou Dignity, et délégués d’une quinzaine de pays africains, dont le Maroc, le Sénégal, la Tunisie, le Rwanda ou encore le Nigeria. Cette diversité témoigne d’un engagement partagé pour construire une vision africaine intégrée, tournée vers la coopération Sud-Sud et l’innovation locale.
Parmi les décisions majeures attendues : l’adoption du règlement intérieur de la RAMNPT, la validation de son identité visuelle, la nomination d’un représentant pour l’Afrique de l’Est, et l’annonce du pays hôte du prochain congrès.
Dans son allocution finale, Amina Bouayach a insisté : « L’Afrique n’a pas besoin de copier les autres. Elle doit inventer ses propres solutions. » Une déclaration forte qui résume l’esprit du congrès : faire de la dignité humaine un pilier de la gouvernance continentale.