Malgré les avertissements répétés des autorités mauritaniennes, l’appel du métal précieux continue de pousser des orpailleurs téméraires à franchir la ligne rouge. Dans la zone tampon du Sahara, ces incursions illégales dans une région interdite à tout civil prennent un tournant dramatique. Jeudi dernier, deux véhicules transportant des orpailleurs ont été ciblés et détruits par une frappe de drone de l’armée marocaine dans la zone de « Garzerez », selon une source mauritanienne informée.
Pour les Forces Armées Royales (FAR), tout mouvement suspect dans cette zone constitue une menace sécuritaire. Selon certaines rumeurs persistantes, certains des individus touchés ne seraient pas de simples civils, mais potentiellement des combattants infiltrés, déguisés en orpailleurs, issus des camps de Tindouf contrôlés par le Polisario.
Ce nouvel incident survient alors qu’un dialogue est en cours à Nouakchott entre l’Union générale des orpailleurs mauritaniens et le ministère des Mines, afin de réguler le secteur. Le syndicat appelle à l’annulation des permis de prospection dans les zones frontalières et à des sanctions contre les opérateurs exploitant des mineurs vulnérables. Un phénomène qualifié de “voyages de la mort” par son président, Mohamed Mahmoud Ould El Hassan.
Dans la même veine, une unité de l’armée mauritanienne a récemment bloqué des Sahraouis à la frontière avec l’Algérie, jugeant illégale leur tentative d’entrée en Mauritanie au motif que les documents émis par les autorités de Tindouf ne sont pas reconnus.
Le drame de Garzerez n’est pas un fait isolé : deux autres orpailleurs avaient trouvé la mort au début du mois dans les mêmes circonstances. À Tiris Zemmour, une réunion d’urgence a été convoquée avec les acteurs locaux pour dissuader les intrusions. La pression monte pour qu’un nouveau cadre légal vienne encadrer une activité devenue un risque géopolitique autant qu’un fléau social.