Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saâd Berrada, a présenté devant la Chambre des conseillers un bilan sans précédent du dialogue social sectoriel, marquant un tournant dans l’histoire de l’école publique marocaine. Avec plus de 27 milliards de dirhams mobilisés, le gouvernement engage la plus vaste réforme salariale et statutaire du corps enseignant depuis des décennies, conformément aux Hautes Orientations Royales plaçant l’éducation au cœur du développement national.
Des hausses salariales d’ampleur inédite
Parmi les mesures phares figure une revalorisation générale de 1.500 dirhams touchant près de 330.000 enseignants et cadres administratifs, pour un coût annuel additionnel estimé à 10 milliards de dirhams.
S’y ajoutent :
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une hausse de 1.000 dirhams pour 12.000 fonctionnaires du troisième échelon du grade exceptionnel,
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et la création d’un nouveau grade exceptionnel bénéficiant à 80.000 agents, avec des augmentations progressives pouvant atteindre 3.000 dirhams d’ici 2028.
Ces mesures, selon M. Berrada, traduisent une reconnaissance concrète du rôle central de l’enseignant dans la réussite de la réforme éducative.
Des incitations inédites et un cadre professionnel modernisé
Le ministère a également instauré de nouvelles primes incitatives :
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la prime des écoles pionnières, bénéficiant à 62.000 fonctionnaires pour un montant global de 710 millions de dirhams,
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et une indemnité complémentaire d’un milliard de dirhams destinée à 100.000 bénéficiaires.
La rémunération des heures supplémentaires a presque doublé, passant de 54 à 100 dirhams nets, permettant aux enseignants les plus engagés de gagner jusqu’à 1.600 dirhams supplémentaires par mois.
Une refonte statutaire et juridique en profondeur
Sur le plan institutionnel, le ministre a annoncé l’intégration de 135.000 cadres des Académies régionales dans la fonction publique, marquant une avancée historique vers l’unification du statut des enseignants. Le délai de promotion a été ramené à deux ans dès le septième échelon, accélérant les carrières : un enseignant débutant à 7.000 dirhams pourra atteindre 15.000 dirhams à 40 ans, selon les projections du ministère.
Des dossiers en suspens enfin réglés
Le dialogue social a permis de clore plusieurs dossiers bloqués depuis vingt ans :
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régularisation de 5.500 enseignants contractuels,
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règlement du dossier « Cellule 10 » concernant 19.285 enseignants,
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remboursement des retenues injustifiées pour 5.454 administrateurs pédagogiques.
Au total, 45 textes réglementaires ont été publiés et 11 autres sont en cours de finalisation, portant le taux d’exécution juridique à près de 90 %.
Une réforme structurelle, reflet de la vision Royale
Pour Mohamed Saâd Berrada, ces réformes vont bien au-delà des chiffres : elles symbolisent une refondation du système éducatif marocain, plaçant l’enseignant au cœur de la réussite nationale. Le Projet de Loi de Finances 2026 traduit d’ailleurs cette ambition, en liant éducation, emploi et cohésion sociale dans une même dynamique de transformation.
Avec 27 milliards de dirhams investis, le Maroc s’engage dans un véritable pacte éducatif où l’école publique redevient un pilier de dignité, d’égalité et d’avenir.