La riposte sécuritaire a été rapide et proportionnée. Ce vendredi matin, les éléments de la police judiciaire d’El Jadida, appuyés par la Brigade anti-gang (BAG) et sur la base d’informations précises de la DGST, ont interpellé au douar « Rwahla », commune de Zaouia Sidi Ismaïl, un jeune homme récemment apparu dans une vidéo virale où il proférait des menaces explicites de recourir à la violence et de troubler l’ordre public.
Dans cette vidéo, abondamment relayée, l’intéressé franchit une ligne rouge : selon lui, « les revendications ne sont plus des demandes, mais des ordres » à exécuter dans un délai d’un mois, faute de quoi il promet l’escalade. Une rhétorique dangereuse qui substitue le chantage et la peur au débat démocratique, et qui foule aux pieds les principes élémentaires de l’État de droit. L’expression citoyenne a des voies légales ; l’intimidation, l’incitation à la haine et la menace de violences n’en font pas partie.
Alertés, les services compétents ont rapidement identifié l’auteur et localisé sa cache. Sur instructions du Procureur du Roi près le tribunal compétent, une opération coordonnée a été menée au petit matin. L’individu a été appréhendé sans incident, puis placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête menée sous la supervision du parquet, afin d’éclaircir l’ensemble des circonstances, d’identifier d’éventuels complices et de déterminer les motivations réelles de ce discours subversif.
Au-delà du fait divers, cette affaire rappelle une évidence : la liberté d’expression ne saurait couvrir l’appel à la violence, ni transformer des « revendications » en « ultimatums » imposés par la menace. La société se construit par le dialogue, la responsabilité et le respect des lois, non par des injonctions belliqueuses dictées par la loi du plus fort – ou du plus bruyant. En agissant promptement, les autorités ont envoyé un message clair : toute tentative d’atteinte à la sécurité des citoyens et à la quiétude publique appelle une réponse ferme, dans le strict cadre légal.
La justice dira le droit. Mais déjà, l’opinion publique, massivement choquée par ces propos, attend que cet épisode serve d’avertissement : on ne joue pas avec la paix sociale. Les « ordres » d’un individu ne sauraient jamais se substituer à la volonté générale ni aux institutions.
Par Salma Semmar