La Turquie, un siècle après l’établissement de sa République, est profondément fragmentée en ce dimanche d’élections où les citoyens votent pour leur nouveau président et parlement. Des queues étendues se sont formées dès l’aube, avant l’ouverture des bureaux de vote à 08h00 (heure locale, 07h00 à Bruxelles) à Istanbul et Ankara. Les bureaux de vote fermeront à 17h00 (heure locale, 16h00 à Bruxelles).
L’élection est dominée par deux figures majeures : le président actuel Recep Tayyip Erdogan, âgé de 69 ans, qui dirige le pays depuis deux décennies avec une idéologie islamiste-conservatrice, et son rival Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, leader du parti social-démocrate et laïque CHP. Pour remporter l’élection au premier tour, l’un d’entre eux doit obtenir au moins 50% des voix plus une.
Dimanche, Kemal Kiliçdaroglu a exprimé son sentiment de manque de démocratie. Il a déclaré : « Nous avons tous ressenti l’absence de la démocratie. Nous avons ressenti le besoin de nous rassembler, de nous embrasser. Vous verrez, le printemps reviendra dans ce pays, si Dieu le veut, et il durera éternellement ».
Après avoir voté à Istanbul, le président turc sortant a exprimé son souhait d’un « avenir bénéfique » pour le pays et sa démocratie. Il a souligné l’importance pour tous les électeurs de voter sans contrainte jusqu’à 17H00 (14H00 GMT) pour démontrer la puissance de la démocratie turque. Cependant, il n’a pas prévu sa victoire.
Sur les 85 millions d’habitants que compte le pays, 64 millions d’électeurs sont inscrits pour voter également pour leur parlement. Traditionnellement, la Turquie a un taux de participation élevé, dépassant souvent 80%.
Les sondages indiquent une compétition très disputée entre les deux principaux candidats, avec une légère avance pour le leader de l’opposition, qui fait face à une opposition unifiée pour la première fois. Un troisième candidat, Sinan Ogan, obtient quelques points dans les sondages.