Emmanuel Macron a annoncé avoir décidé de mettre fin au Conseil français du culte musulman (CFCM), une instance de dialogue entre l’État et le culte musulman depuis 2003, lors d’une rencontre avec les membres du Forum de l’islam de France (Forif), nouvel espace de discussion, jeudi dernier.
Le président a souligné que les précédentes instances avaient des limites qu’il avait déjà mentionnées, et que l’État avait souvent discuté avec d’autres États, ce qui avait entraîné une rémanence diplomatique liée à une histoire dont il fallait progressivement sortir. Il a donc décidé de mettre fin au CFCM de manière très claire et à son activité.
Le CFCM, qui était l’interlocuteur historique des pouvoirs publics depuis 2003, a connu ces dernières années de nombreux différends internes en raison de la composition de ses fédérations, liées aux pays d’origine (Maroc, Algérie, Turquie, etc.).
En décembre 2021, l’exécutif a décidé de ne plus considérer le CFCM comme interlocuteur et lui a préféré le Forif, une instance composée d’acteurs de terrain désignés par les préfets, qui s’est réuni en séance plénière jeudi dernier pour livrer ses premiers travaux.
Le CFCM, amputé de plusieurs fédérations de mosquées l’ayant quitté, a décidé début janvier de continuer son existence. Il tiendra dimanche une assemblée générale, avec pour ordre du jour une éventuelle modification de ses statuts pour une représentation accrue des départements et une diminution du poids des fédérations le constituant.
Le co-président du CFCM par intérim, Ibrahim Alci, a réagi aux propos du président en déclarant que le conseil d’administration se réunirait pour discuter de la situation et qu’une éventuelle dissolution serait un processus démocratique. Il a également évoqué la possibilité d’une « renaissance du CFCM, différemment », via une autre association ou une autre organisation, sans donner plus de détails.