Le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch contemple avec amusement l’agitation au sein des partis de l’opposition, sans prêter attention aux risques d’une déstabilisation qui pourrait emporter l’exécutif actuel dans cette tempête.
Car ces partis se sont vu offrir une opportunité et un cadeau difficilement refusable — et de taille — avec le scandale des subventions accordées aux heureux importateurs de bétail, des spéculateurs et des intermédiaires étrangers au secteur de l’élevage.
La bataille des chiffres entourant cette opération continue de plus belle, dans une grande cacophonie, avec une seule certitude : le gouvernement a bel et bien gaspillé des sommes colossales en pure perte, sans aucune retombée positive sur le prix de la viande. D’autant plus qu’un système de prébendes et de favoritisme, encourageant la rente, en a été le fil conducteur à des fins électoralistes, au profit du parti d’Akhannouch, le RNI, déjà accusé d’être entré en campagne en vue du scrutin de 2026.
Le scandale, qui se présente comme le plus retentissant du mandat de ce dernier, a fini par atterrir au Parlement avec la demande de l’USFP, du PPS et du Mouvement Populaire — constituant l’opposition — de la création d’une commission d’enquête, sans la participation de députés appartenant aux formations de la majorité au pouvoir.
Cette demande n’a pas encore été approuvée, mais la décision ne saurait tarder.
Profitant de la vague de protestations et de critiques à l’égard du gouvernement pour ce gâchis hors normes, évalué à plusieurs dizaines de milliards au détriment de l’argent public, le PPS de Nabil Benabdellah demande, lui, le renvoi pur et simple d’Aziz Akhannouch et appelle à des élections générales anticipées, bien avant 2026.
Alors que le vote définitif au Parlement sur le très sensible nouveau Code de la famille doit intervenir dans les prochains jours, au cours de la session de printemps — et pour lequel il faut s’attendre à des échanges très houleux — celui du scandale de l’importation ruineuse de bétail pourrait le devancer, dans une ambiance de printemps électrique.
Par Jalil Nouri
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