Le tribunal de Fès a tranché dans une affaire sensible qui touche directement les rangs des forces de l’ordre. La chambre des crimes financiers près le tribunal de première instance a en effet condamné 15 éléments des forces auxiliaires, pour la plupart issus de la 37ᵉ unité mobile basée à Nador, pour détention de biens et de sommes d’argent sans rapport avec leurs revenus déclarés.
Selon les éléments du dossier, l’enquête a été déclenchée après la détection d’indices jugés sérieux sur l’existence de transactions financières suspectes, sans justification économique ou professionnelle claire. Les investigations approfondies ont révélé l’accumulation de patrimoines – comptes bancaires garnis, biens immobiliers et véhicules – difficilement conciliables avec les salaires et primes perçus par les mis en cause.
Sur la base de ces éléments, le parquet près le tribunal de Fès a décidé de poursuivre l’ensemble des prévenus pour des faits liés au blanchiment de capitaux. La juridiction a rendu un jugement contradictoire à l’encontre d’un seul accusé, tandis que les autres ont été condamnés par défaut. Chacun d’eux a écopé d’un an de prison avec sursis, assorti d’une amende de 30.000 dirhams.
La décision va plus loin sur le terrain patrimonial : le tribunal a ordonné la confiscation d’un ensemble de biens immobiliers et mobiliers, identifiés lors des enquêtes menées ces derniers mois. Les avoirs bancaires et les comptes gelés dans le cadre de la procédure seront, eux, versés au profit du Trésor public.
En retenant des « présomptions fortes » de participation à des opérations de blanchiment d’argent, la juridiction envoie un signal clair : les soupçons d’enrichissement illégal au sein des corps en uniforme ne resteront pas sans suite, dans un contexte de renforcement de la lutte contre la corruption et les circuits financiers opaques.










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