Le Conseil d’État français a mis un terme à un contentieux de plusieurs années en validant l’instauration de cinq heures hebdomadaires d’enseignement en langue arabe pour les élèves du CE1 et CM2 de l’école française André Chénier à Rabat. Cette décision, rendue le 23 décembre, va à l’encontre de la volonté exprimée par des parents d’élèves marocains, qui s’étaient opposés à cet aménagement dès 2019.
Une bataille judiciaire de longue haleine
En 2019, des parents d’élèves marocains contestent la décision de l’école d’augmenter le volume horaire consacré à l’apprentissage de l’arabe, estimant que cela bouleversait l’équilibre pédagogique. L’affaire est portée devant le tribunal administratif de Paris, qui leur donne raison en 2021. Cette décision est ensuite confirmée en janvier 2023 par la Cour administrative d’appel de Paris, annulant ainsi la mesure prise par l’établissement.
Cependant, l’école André Chénier, insatisfaite de ces jugements, décide de saisir le Conseil d’État. Ce dernier, en tant qu’instance judiciaire suprême, réexamine le dossier et tranche en faveur de l’établissement scolaire français.
Une décision aux enjeux éducatifs et diplomatiques
Dans son verdict, le Conseil d’État justifie l’augmentation des heures d’enseignement en langue arabe comme un « aménagement pédagogique visant à renforcer la coopération avec les systèmes éducatifs étrangers ». Le juge administratif souligne que ces dépassements horaires hebdomadaires doivent être considérés comme une adaptation nécessaire pour répondre aux exigences de la coopération éducative entre la France et le Maroc.
Un débat toujours vif
Cette décision est loin de faire l’unanimité. Les parents d’élèves marocains, déçus par l’issue de ce long combat, estiment que cette mesure a été imposée sans une consultation suffisante et qu’elle pourrait affecter l’organisation générale de l’apprentissage. En revanche, d’autres y voient une opportunité de valoriser la langue arabe, essentielle dans un contexte éducatif marocain.
Ce dossier illustre les tensions qui peuvent surgir dans les établissements scolaires internationaux, où cohabitent différentes cultures et attentes éducatives. Il marque également un précédent dans la gestion des contentieux administratifs liés à l’éducation dans des environnements multiculturels.
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