Mardi dernier, à la Chambre des Conseillers, le ministre de l’Enseignement supérieur, Azzedine El Midaoui, a présenté une feuille de route ambitieuse visant à redonner un nouveau souffle à l’université marocaine. À travers une série de mesures ciblées, il entend moderniser le système d’enseignement supérieur, renforcer la recherche scientifique et améliorer significativement les conditions de vie estudiantines.
Au cœur de cette stratégie figure le Programme national d’appui à la recherche, développement et innovation 2025-2028, doté d’un budget inédit d’un milliard de dirhams, financé à parts égales par l’État et l’OCP. Ce montant, largement supérieur aux enveloppes allouées au secteur au cours des trois dernières décennies, marque ce que le ministre qualifie de “tournant majeur” pour le pays. Ce programme vise notamment les secteurs stratégiques tels que l’énergie, le phosphate, l’eau, la sécurité alimentaire, la transition numérique, ainsi que les sciences humaines.
Le programme a la particularité d’être pluriannuel, permettant aux chercheurs de finaliser leurs travaux sans contrainte de temps, tout en impliquant activement les jeunes chercheurs. El Midaoui a également annoncé une enveloppe spécifique de 200 millions de dirhams destinée à encourager les compétences marocaines établies à l’étranger à revenir contribuer au développement scientifique du Royaume.
Sur le plan de l’accès aux grandes écoles, le ministre a admis que le système des seuils d’admission est perçu comme un obstacle par de nombreux bacheliers. Il a révélé que des discussions sont en cours pour ramener ce seuil à 12/20, notamment dans les écoles de commerce, d’ingénierie, de médecine et de pharmacie, tout en œuvrant à élargir l’offre de formation et les capacités d’accueil.
El Midaoui a également évoqué l’étude de la mensualisation des bourses, une revendication de longue date des étudiants, en particulier ceux issus de milieux précaires. Pour l’année universitaire en cours, 174.000 bourses ont été accordées, soit un taux de satisfaction de 93 %.
Avec plus de 1,3 million d’étudiants dans les universités marocaines en 2024-2025, et une croissance constante de l’offre pédagogique, El Midaoui affiche une volonté de rupture. Son plan vise à faire de l’université marocaine un espace d’innovation, d’équité et d’excellence, au service de la jeunesse et du progrès national.
Les écoles privées ne sont pas concernées ?