Erreur ou stratégie de Netanyahu? : La carte du Maroc amputée de son Sahara.

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, a déclenché une controverse lors de son apparition sur des chaînes de télévision françaises en présentant une carte où les provinces du sud du Maroc étaient omises, ravivant le souvenir d’un incident similaire survenu en octobre dernier. Cette carte, destinée à illustrer ses propos sur les menaces régionales, notamment de l’Iran, et le rôle d’Israël en tant que force de pacification dans la région, a suscité un vif débat international.

La carte présentée a immédiatement soulevé des questions, notamment concernant la position officielle d’Israël sur la souveraineté marocaine sur le Sahara, reconnue dans le cadre des Accords d’Abraham. Face à la polémique, Ofer Gendelman, conseiller politique de Netanyahu, a rapidement qualifié cet incident de « regrettable erreur » et a réitéré l’engagement d’Israël envers la reconnaissance du territoire marocain, confirmé par une déclaration sur la plateforme « X ».

Cependant, cette explication n’a pas suffi à apaiser les critiques. Saïd Barkanan, politologue marocain, interprète cette récidive cartographique comme une réaction aux critiques du Maroc à l’encontre des actions israéliennes en Palestine. Il souligne une divergence entre les déclarations du président du Knesset, qui avait affirmé la souveraineté du Maroc sur ses provinces sud, et les actions de Netanyahu, qui semblent contredire cette position.

Jawad Al Kasmi, spécialiste en droit international, argue que la répétition de cet incident cartographique n’est probablement pas accidentelle mais plutôt une manœuvre stratégique de Netanyahu. Ce dernier, confronté à des défis politiques tant sur la scène nationale qu’internationale, pourrait utiliser la question du Sahara pour exercer une pression diplomatique.

Cette controverse intervient dans un contexte où le Maroc a clairement exprimé son soutien à la cause palestinienne, affirmant que la normalisation de ses relations avec Israël ne traduit pas un renoncement aux droits palestiniens. Cette démarche de Netanyahu semble donc être une tentative de répondre à la pression internationale en manipulant des symboles géopolitiques sensibles.