Une grave escalade militaire se déroule actuellement entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires voisines dont les relations sont historiquement tendues. Le porte-parole de l’armée pakistanaise a annoncé ce mercredi que les frappes indiennes sur « six sites » au Pakistan et les échanges de tirs dans la région du Cachemire ont causé la mort d’au moins 26 civils et blessé 46 autres personnes.
Selon l’Associated Press, qui cite un responsable pakistanais, parmi les victimes figurent 13 personnes décédées suite au bombardement indien d’une mosquée à Bahawalpur au Pakistan. De son côté, l’agence Reuters rapporte, d’après un responsable indien, que 10 personnes ont été tuées et 48 autres blessées dans des bombardements pakistanais visant la partie indienne du Cachemire.
Dans une déclaration qui intensifie davantage cette crise, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a affirmé que son pays avait abattu cinq avions de combat indiens et un drone. Le porte-parole militaire pakistanais, le général Ahmed Sharif, a précisé que « les avions indiens abattus sont des Rafale, un Su-30 et un MiG-29 ». L’Agence France-Presse indique qu’une source sécuritaire indienne a confirmé l’écrasement de trois avions de guerre indiens à l’intérieur du territoire indien pour « des raisons inconnues ».
Bombardements croisés et riposte pakistanaise
Les échanges de tirs se poursuivent le long de la majeure partie de la ligne de cessez-le-feu au Cachemire. Cette escalade survient après que l’Inde a bombardé, la nuit précédente, neuf sites à l’intérieur du Pakistan qu’elle a décrits comme des « infrastructures terroristes » responsables d’une attaque armée dans la partie indienne du Cachemire le 22 avril dernier.
Dans un communiqué publié sur la plateforme X, l’armée indienne a accusé le Pakistan d’avoir « à nouveau violé l’accord de cessez-le-feu en bombardant les secteurs de Poonch-Rajouri et Bhimber Gali » dans la partie indienne du Cachemire, ajoutant qu’elle avait « riposté de manière appropriée et calculée ».
Le porte-parole de l’armée pakistanaise a pour sa part déclaré que « la riposte serait ferme et complète » suite à l’attaque de missiles indienne qui a ciblé des sites au Pakistan mardi soir. Il a affirmé qu’au moins deux mosquées avaient été touchées lors de l’attaque indienne, tandis que Reuters, citant un responsable régional pakistanais, rapporte qu’un état d’urgence a été déclaré dans la province du Pendjab.
La télévision pakistanaise, citant une source militaire, a indiqué qu’un bataillon d’infanterie de l’armée indienne avait été détruit et que la riposte pakistanaise aux agressions indiennes – qui se sont produites en deux phases – se poursuivait. Reuters rapporte également, d’après un responsable de la police indienne, que les bombardements continuent le long de la majeure partie de la ligne de cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire. La compagnie aérienne indienne SpiceJet a annoncé que « des aéroports dans certaines parties du nord du pays ont été fermés en raison de la situation actuelle ».
Tensions croissantes depuis l’attaque de Pahalgam
Les tensions entre l’Inde et le Pakistan se sont intensifiées le 22 avril dernier après qu’un groupe armé a ouvert le feu sur des touristes dans la région de Pahalgam, dans le territoire de Jammu-et-Cachemire (nord) sous administration indienne, faisant 26 morts et plusieurs blessés.
Des responsables indiens ont affirmé que les auteurs de l’attaque « venaient du Pakistan », tandis qu’Islamabad a accusé New Delhi de mener une campagne de désinformation contre elle.
Suite à cette attaque, l’Inde a décidé de suspendre le « Traité des eaux de l’Indus » qui régit le partage des eaux entre les deux pays et a exigé que les diplomates pakistanais à New Delhi quittent le pays dans un délai d’une semaine.
Pour sa part, le Pakistan a rejeté les accusations indiennes, a limité le nombre de diplomates indiens à Islamabad, et a déclaré qu’il considérerait toute interférence avec les fleuves en dehors du traité des eaux de l’Indus comme « un acte de guerre ». Le Pakistan a également suspendu tous les échanges commerciaux avec l’Inde et fermé son espace aérien aux avions indiens.
Cette nouvelle escalade militaire entre deux puissances nucléaires soulève de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale, qui craint qu’un incident ne dégénère en conflit majeur dans cette région déjà instable.