Le feuilleton judiciaire autour de Mohamed Boudrika, ancien président du Raja Club Athletic et ex-dirigeant du Rassemblement National des Indépendants (RNI), entre dans une phase décisive. Le juge d’instruction près le tribunal correctionnel de Casablanca a clôturé ce lundi l’instruction, après une troisième séance d’audition de plus de deux heures. L’ex-député, aujourd’hui en détention provisoire à la prison d’Oukacha, nie en bloc les accusations qui pèsent sur lui.
Une affaire qui remonte à 2018
Au cœur du dossier, une plainte déposée par une notaire, qui réclame le paiement d’un montant avoisinant 14 millions de dirhams. Selon la plaignante, ces fonds devaient transiter dans le cadre d’une transaction immobilière. Boudrika, de son côté, affirme que le montant a bel et bien été versé et qu’un acte de désistement a été signé par la notaire via son avocat. Il insiste également sur le fait que l’affaire avait déjà été jugée en 2018, avec une décision judiciaire définitive en sa faveur, ce qui rendrait, selon lui, toute nouvelle poursuite injustifiée.
Extradition, détention et accusations lourdes
Le dossier judiciaire a pris une tournure spectaculaire en juillet dernier avec l’arrestation de Boudrika à l’aéroport de Hambourg, en Allemagne, sur la base d’un mandat d’arrêt international. Il sera extradé vers le Maroc, puis incarcéré à Casablanca le 25 avril 2025.
L’homme politique et ex-dirigeant sportif fait désormais face à une série de chefs d’accusation graves : escroquerie, abus de confiance et émission de chèques sans provision. Autant de délits financiers susceptibles de lui valoir plusieurs années de prison en cas de condamnation.
Une chute brutale
Ancien secrétaire du bureau de la Chambre des représentants, Boudrika avait également été élu à la tête de l’arrondissement de Mers Sultan. Mais son mandat a été écourté par une décision du tribunal administratif, qui l’a destitué pour absences répétées non justifiées, malgré ses affirmations selon lesquelles il suivait un traitement médical à Londres.
Une affaire à suivre
Le juge d’instruction doit désormais décider s’il y a lieu de renvoyer Boudrika devant le tribunal correctionnel. La perspective d’un procès public pourrait faire de cette affaire un véritable test pour l’indépendance de la justice et la lutte contre les délits économiques au Maroc.