« Touche pas à mon thé à la menthe ». L’expression pourrait bien devenir un nouveau cri du cœur chez les Marocains, lassés de voir leur patrimoine culturel régulièrement revendiqué par le voisin algérien. Après le caftan, le couscous, le zellige, la musique gharnati, la pastilla, les babouches, la gandoura, sans oublier l’huile d’olive ou l’argan, voilà que l’imaginaire collectif redoute une nouvelle tentative d’appropriation : celle du thé à la menthe, symbole quasi sacré de l’art de vivre marocain.
Depuis plusieurs années, la diplomatie algérienne semble engagée dans une entreprise méthodique de réécriture culturelle, transformant le patrimoine en outil de propagande. L’objectif est clair : affaiblir le soft power marocain en s’attaquant à ce qui fait sa singularité et son rayonnement international. Or, cette stratégie a récemment subi un sérieux revers à l’UNESCO, avec le rejet sans appel de la tentative d’appropriation du caftan marocain. Un désaveu cinglant qui rappelle une évidence historique : certaines créations ne peuvent être dissociées de la profondeur civilisationnelle du Royaume.
Pour autant, prudence et lucidité restent de mise. Le perdant ne renonce jamais et s’invente sans cesse de nouvelles fuites en avant. La richesse culturelle marocaine, aussi éclatante soit-elle, offre malgré elle un terrain fertile à de nouvelles revendications fantaisistes.
Face à ces offensives répétées, le Maroc a choisi l’anticipation et la rigueur. En engageant un travail juridique solide, preuves historiques à l’appui, le Royaume a inscrit son patrimoine là où il doit l’être : dans les registres internationaux, en toute honnêteté intellectuelle. Une démarche qui lui permet aujourd’hui d’affronter sereinement les tentatives hostiles.
Au final, seules des autorités naïves peuvent croire qu’il est possible de dépouiller un pays de pans entiers de sa civilisation millénaire. Le ridicule, lui, n’a jamais fait tomber une nation. Mais au-delà des postures politiques et des querelles stériles, le sport offre parfois ce que la diplomatie refuse : une fenêtre d’ouverture. La participation algérienne à la CAN organisée au Maroc pourrait ainsi être l’occasion, pour les supporters et les joueurs, de découvrir un pays voisin loin des caricatures, un peuple accueillant et un patrimoine authentique. Peut-être alors que le contact humain, la convivialité des stades, l’hospitalité marocaine et la richesse des trésors culturels parleront d’eux-mêmes, rappelant que les civilisations ne se volent pas : elles se vivent et se respectent.
Par Mounir Ghazali










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