Nous devons ces chiffres, fournis par l’organisme Afrobarometer, à une étude focalisée sur les relations conjugales dans les pays africains, qui met en exergue le phénomène des violences exercées par l’époux. En effet, 24 % des hommes mariés interrogés estiment que ces violences sont souvent justifiées dans certains cas, voire dans d’autres situations.
Bien que ce phénomène demeure inacceptable et inconcevable au sein d’un couple, ces chiffres restent largement inférieurs à ceux enregistrés dans d’autres pays africains : au Gabon, où 67 % des sondés justifient la violence, en Guinée avec 63 %, et légèrement moins au Congo-Brazzaville, avec 61 % d’avis similaires.
L’étude, menée dans 39 pays entre 2016 et 2023, a concerné un échantillon de 100 000 individus interrogés, tous ayant en commun l’expérience de ces violences.
Au Maroc, le dernier rapport en date, issu d’une enquête nationale, faisait état d’un taux de 57 % de cas de violences conjugales, dans leurs différentes formes — physique, verbale, psychologique ou économique — au sein des couples mariés.
Avec ces derniers chiffres d’Afrobarometer, il semble que le phénomène marque un recul, laissant entrevoir une tendance vers moins de violences au sein des foyers. Mais ce n’est que l’arbre qui cache la forêt : les juges de la famille sont quotidiennement assaillis dans les tribunaux par des demandes de divorce, dans des proportions alarmantes, pour cause de violences conjugales, souvent commises devant les enfants qui en garderont les séquelles toute leur vie.
Par Jalil Nouri