Une évasion massive s’est produite ce lundi matin à la prison de Goma, en République Démocratique du Congo, quelques heures après l’entrée des forces du M23, soutenues par le Rwanda, dans la ville. Selon les sources sécuritaires, l’établissement pénitentiaire qui hébergeait environ 3000 détenus a été « entièrement incendié » lors de cette évasion qui a fait plusieurs victimes.
Cette situation chaotique s’inscrit dans un contexte de tension extrême à Goma, où des tirs d’artillerie lourde ont retenti dans le centre-ville assiégé. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré ce lundi matin que « Goma est sur le point de tomber », condamnant fermement l’offensive militaire contre la ville.
Le M23 doit se retirer du territoire de la RDC et cesser des offensives qui menacent la vie des civils et des Casques bleus.
À l’initiative de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est exprimé clairement en ce sens. Reprenons le dialogue.
Ma déclaration à Bruxelles ⤵️ pic.twitter.com/OX1VHTR3yC
— Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) January 27, 2025
Depuis plusieurs semaines, l’armée rwandaise et les combattants du M23 progressent vers Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, située à la frontière avec le Rwanda. Cette ville, qui abrite un million d’habitants et autant de déplacés, fait face à une situation humanitaire de plus en plus préoccupante. L’armée congolaise, déjà éprouvée, peine à contenir cette avancée.
Face à l’escalade de la violence, les Nations Unies ont organisé ce lundi matin l’évacuation de leur personnel et de leurs familles vers Kigali, à la frontière rwandaise. Des bus ont été affrétés pour assurer ces déplacements d’urgence, selon la radio nationale rwandaise.
Cette nouvelle crise s’inscrit dans un cycle de conflits qui déchire l’est de la RDC depuis plus de 30 ans. Cette région, riche en ressources naturelles, a déjà connu six accords de cessez-le-feu, tous violés, le dernier datant de juillet dernier. Le M23, fondé en 2012, avait déjà brièvement occupé Goma fin 2012 avant d’être militairement défait l’année suivante.
Les efforts diplomatiques semblent dans l’impasse, comme en témoigne l’annulation en décembre d’un sommet prévu entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, dans le cadre des négociations de paix sous médiation angolaise. L’échec des pourparlers sur les conditions de l’accord a empêché cette rencontre cruciale.
Cette nouvelle escalade de violence, marquée par l’évasion massive de la prison de Goma, souligne la fragilité de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et les défis considérables auxquels font face les populations civiles prises dans ce conflit qui s’éternise.