Le ministère russe de la Défense a annoncé ce mercredi avoir lancé des exercices pour tester le nouveau missile balistique intercontinental Yars. Quelles sont les capacités de cet engin nucléaire et quelle est la probabilité que Vladimir Poutine le déploie ? Le lieutenant-colonel Tom Simoens, de l’Académie militaire royale, a livré son expertise à ce sujet.
Les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) Yars peuvent atteindre des distances de plus de 10 000 km, voire jusqu’à 12 000 km. Ils sont tirés verticalement et montent presque dans la stratosphère avant de redescendre directement. Ils peuvent être lancés à partir de différentes plateformes et sont très difficiles à intercepter. Les têtes nucléaires qu’ils contiennent sont également extrêmement difficiles à intercepter, ce qui rend ces armes incroyablement efficaces.
Selon Simoens, si la Russie déploie un tel système, cela signifie que la fin du monde est proche. Cependant, il estime que les chances de déploiement de ces missiles sont inexistantes et que leur utilisation n’est pas un scénario réaliste. Les exercices actuels sont plutôt une démonstration de force de la part des Russes, qui brandissent la menace des armes nucléaires chaque fois que les choses ne vont pas bien sur le champ de bataille.
Simoens pense que ces exercices sont réalisés pour servir leurs propres partisans et pour faire croire à l’opinion publique russe que le pays est attaqué par l’OTAN et l’Occident. Les exercices pourraient avoir été réalisés dans d’autres circonstances, sans donner autant de publicité. Il ajoute que ces messages compliquent la situation sur le plan international et qu’il est important pour l’Occident de voir clair dans cette rhétorique.