Après Washington, l’Union européenne annonce la levée de toutes les sanctions économiques contre la Syrie. Le pays serait au bord d’une nouvelle « guerre civile à grande échelle », selon Marco Rubio.
L’après Bachar el-Assad en question ?
« Nous voulons aider le peuple syrien à reconstruire une nouvelle Syrie, inclusive et pacifique », a déclaré Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept. Cette mesure concerne essentiellement le système bancaire syrien.
L’Union européenne a annoncé, mardi 20 mai, la levée de toutes les sanctions économiques contre la Syrie, qui avaient été mises en place sous le régime du président Bachar al-Assad.
L’ouverture à l’Ouest : le pari diplomatique gagnant d’Ahmed Al-Charaa ?
« Aujourd’hui, nous avons pris la décision de lever nos sanctions économiques contre la Syrie », a fait savoir sur X la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept.
« Nous voulons aider le peuple syrien à reconstruire une nouvelle Syrie, inclusive et pacifique », a-t-elle ajouté. Cette levée des sanctions concerne essentiellement le système bancaire syrien, jusque-là interdit d’accès au marché international des capitaux.
Elle prévoit également un dégel des avoirs de la Banque centrale syrienne. La décision européenne fait suite à celle de Washington, le 13 mai.
« La levée des sanctions exprime la volonté régionale et internationale de soutenir la Syrie », a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Hassan Al-Chibani, lors d’une conférence de presse à Damas.
« Le peuple syrien a aujourd’hui une occasion historique et très importante de reconstruire son pays », a-t-il ajouté.
Donald Trump suspend les sanctions américaines contre la Syrie sous l’impulsion de ses alliés saoudiens et turcs
Donald Trump avait créé la surprise, mardi 13 mai, en annonçant depuis Riyad qu’il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille d’une brève rencontre avec le président syrien Ahmed Al-Charaa, en Arabie saoudite.
Les Vingt-Sept n’excluent toutefois pas de nouvelles sanctions contre les responsables des violences visant la communauté alaouite en Syrie ces dernières semaines. D’autres mesures visant le régime Al-Assad, interdisant la vente d’armes ou d’équipements susceptibles d’être utilisés pour réprimer les populations civiles, vont rester en place.
Le pays serait au bord d’une nouvelle « guerre civile à grande échelle », selon Marco Rubio.
Cette levée de sanctions contre la Syrie fait suite à une première mesure prise en février, qui consistait à suspendre certaines sanctions imposées à des secteurs économiques clés. Selon des responsables européens, toutes ces mesures pourraient être réimposées si les nouveaux dirigeants syriens ne tiennent pas leur promesse de respecter les droits des minorités et de progresser sur le chemin de la démocratie.
De son côté, Marco Rubio, le secrétaire d’État américain, a averti mardi que la Syrie pourrait être au bord d’une nouvelle « guerre civile à grande échelle ». « Nous estimons que, franchement, l’autorité de transition, compte tenu des défis auxquels elle est confrontée, est à quelques semaines, voire à quelques mois, d’un effondrement potentiel et d’une guerre civile à grande échelle — c’est-à-dire d’un éclatement du pays », a-t-il lancé lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.
Une série d’attaques sanglantes, en mars et en avril, contre les minorités alaouite et druze a de nouveau déchiré la Syrie, où les combattants islamistes ont renversé Bachar al-Assad en décembre 2024, lors d’une offensive éclair.
Alors, l’ouverture à l’Ouest : est-ce vraiment le pari diplomatique gagnant d’Ahmed Al-Charaa ? Pas si sûr… Et il est encore trop tôt pour savoir si la Syrie est définitivement sortie d’affaire.
Avec AFP
Tout cela ne tient pas la route. Tant que les intérêts cachés, non avoués des puissances prédatrices n’auront pas trouvé une issue allant dans leur sens, il y aura toujours des menaces de ces mêmes puissances pour déstabiliser le pays. Il faut que le partage du gâteau soit établi pour ces dernières et leurs entreprises, ensuite on pourra parler d’équilibre selon leurs desiderata, tout en muselant la population civile en leur distribuant les miettes restantes.