Une étude publiée par Allianz Trade prévoit une hausse record de 5% des cas de défaillances d’entreprises au Maroc en 2023, atteignant le chiffre annuel record de 13.000 entreprises. Le rapport montre que la montée continue des défaillances devrait s’interrompre en 2024, laissant place à une phase de stabilisation (+0%). Toutefois, les niveaux resteraient élevés, avec 13.000 défaillances d’entreprises attendues en 2024, soit une hausse de 53% par rapport à 2019. La pandémie a eu un impact important sur les entreprises, avec une augmentation vertigineuse des défaillances de 59% en 2021, touchant 10 552 cas. En 2022, la hausse était également notable, à un rythme de 17% touchant 12 397 entreprises.
Allianz Trade souligne que l’environnement économique actuel, caractérisé par une faible croissance de l’activité mondiale, est la principale raison des prévisions de hausse des défaillances. Une demande qui tourne au ralenti, une pression sur la rentabilité, une trésorerie affaiblie et un durcissement des conditions de financement expliquent le rebond des défaillances. Les niveaux de défaillances d’entreprises attendus en 2023 dans d’autres pays sont également alarmants, avec une hausse de +41% en France, +16% au Royaume-Uni, +22% en Allemagne et +24% en Italie. Les défaillances d’entreprises aux États-Unis devraient augmenter de +49% en 2023, en raison de conditions de financement plus difficiles et d’un ralentissement économique prononcé. La Chine ne subira qu’une légère hausse des défaillances (+4%), mais la réouverture de l’économie n’a pas fait disparaître tous les risques, notamment dans le secteur de l’immobilier.
Le rapport aborde également le sujet des récentes perturbations connues par le secteur bancaire en Europe et aux États-Unis, avec le risque d’une nouvelle crise financière. Selon les estimations d’Allianz, une crise financière similaire à celle de 2008 engendrerait 21.600 défaillances d’entreprises additionnelles aux États-Unis en cumulé en 2023-2024 et 99.900 en Europe de l’Ouest. Le rapport avertit également d’un risque de propagation des chocs aux TPE et PME de leur écosystème.