Composé majoritairement de connaisseurs et d’habitués, le Festival Gnaouas et Musiques du Monde d’Essaouira a démarré jeudi sur les chapeaux de roue, avec la même mise en scène pour la cérémonie d’ouverture, le même type d’invités sur scène pour des fusions à chaque fois renouvelées, devenues l’ADN de l’événement, et ce climat venteux qui embaume la cité des Alizés, chère au fondateur de l’événement et toujours omniprésent, le conseiller royal André Azoulay, qui voit chaque année le succès être au rendez-vous.
Le festival des liens avec l’Afrique par excellence demeure inoxydable, avec un positionnement bien enraciné qui fait accourir des visiteurs du monde entier et des médias internationaux, sous le charme du concept.
Une fois de plus, cette année 2025, le premier festival gnaoui-jazzy du pays demeure un cas particulier dans le paysage culturel, car créatif, sans star-système, et bien géré.
Sans trop se hasarder, l’on peut affirmer que le festival a été un levier pour la promotion touristique d’Essaouira et le développement économique de la région, où bon nombre d’étrangers s’y sont installés et ont investi, avec des expériences et des projets réussis qui tranchent avec l’arrivée des hippies des années 60 et les célébrités de la musique, Jimi Hendrix, et du cinéma, Orson Welles, qui ont contribué très tôt à sa renommée.
Après avoir fait son nid, le Festival Gnaouas et Musiques du Monde a gardé la tête sur les épaules et cultivé la modestie pour maintenir l’accès gratuit aux spectacles, grâce à la bienveillance de sponsors fidèles — une fidélité partagée par les milliers d’habitués qui ne rateraient aucune édition pour rien au monde. Cela s’appelle tout simplement avoir de la suite dans les idées chez ses initiateurs. Dont acte.
Par Jalil Nouri