Les scènes d’émotion ont envahi les écrans des téléphones portables et les réseaux sociaux, hier soir, à travers tout le Royaume. À l’occasion de la 26e Fête du Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a accordé sa grâce royale à un nombre inédit de détenus : près de 20.000 Marocains, hommes et femmes, ont ainsi retrouvé la liberté, dans ce qui restera sans doute l’un des gestes les plus forts et les plus humains du règne du souverain.
Devant les prisons de Casablanca, Fès, Marrakech, Salé, Agadir, Oujda ou encore Laâyoune, des foules s’étaient amassées, les yeux rivés sur les portes, espérant revoir un fils, un frère, une mère, un mari… Et puis soudain, un cri, une course, une étreinte. Des embrassades infinies, des larmes d’extase, des youyous, des enfants qui sautent dans les bras d’un père revenu, contre toute attente, à la maison.
« Je ne savais pas que j’étais sur la liste, j’ai appris la nouvelle en fin de journée. Quand on m’a appelé pour me dire que j’étais libre, mes jambes ont flanché. C’est un miracle. Que Dieu protège le Roi ! », raconte Yassine, 32 ans, détenu à Tiflet, en sortant dans les bras de sa mère en pleurs.
Partout, les mêmes mots, les mêmes gestes de gratitude. La grâce a été reçue comme une seconde naissance. Certaines familles avaient perdu espoir, surtout pour des dossiers complexes. Mais hier soir, c’est l’espoir qui a triomphé. Les vidéos diffusées montrent des retrouvailles bouleversantes, des mères à genoux remerciant Dieu, des épouses en sanglots, des enfants stupéfaits.
« Le Roi est un homme de cœur. Il a redonné un père à mes enfants », déclare Hanane, la voix brisée, au micro d’un journaliste, devant la prison d’Oukacha. « Que Dieu lui accorde longue vie et santé. Il ne nous oublie jamais. »
Jamais une grâce n’avait concerné autant de détenus. Un geste à la fois fort et symbolique, qui soulage également les établissements pénitentiaires souvent surpeuplés. Mais pour les familles, c’est d’abord un geste d’amour royal, un lien entre le Trône et le peuple, renoué dans la lumière de la miséricorde et de la solidarité.
« J’avais honte de mon erreur. Mais ce soir, je jure devant Dieu de ne plus jamais retomber. Le Roi m’a donné une seconde chance, je vais la mériter. », affirme Ahmed, 41 ans, en embrassant son fils.
Dans toutes les régions du Royaume, des prières ont été élevées en l’honneur du Roi, des bougies allumées dans certains foyers, et des festivités improvisées dans les quartiers populaires. Cette nuit, des milliers de foyers marocains ont célébré à la fois la Fête du Trône et des retrouvailles tant espérées.
Certaines familles, emportées par la joie de retrouver un proche, ont même organisé des fêtes animées avec musique et danse, partageant ces instants de bonheur avec voisins et proches. Ces scènes de liesse rappellent les célébrations d’antan de la Fête du Trône, quand chaque quartier du Royaume vibrait au rythme de la loyauté et de l’unité nationale. Le Maroc, uni, a fêté la liberté et la grandeur du geste royal.