Pour la première fois en trente ans, depuis l’avènement de la démocratie en 1994, le Congrès National Africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, a perdu sa majorité absolue au parlement. Cette révélation, annoncée par la Commission électorale nationale suite aux élections parlementaires de la semaine dernière, marque un tournant significatif dans la politique sud-africaine.
Après le dépouillement de 97,51 % des votes, l’ANC, dirigé par le président Cyril Ramaphosa, a recueilli seulement 40,11 % des voix, selon les résultats préliminaires publiés ce samedi. Ce recul majeur contraint désormais le parti, autrefois présidé par Nelson Mandela, à envisager la formation d’un gouvernement de coalition.
Les résultats montrent également que le parti de l’Alliance Démocratique, sous la direction de John Steenhuisen, a obtenu 21,71 % des voix. Le parti Umkhonto we Sizwe, fondé il y a seulement six mois par l’ancien président Jacob Zuma, a surpris en rassemblant 14,48 % des suffrages. Le parti des Combattants pour la liberté économique, d’inspiration marxiste, a recueilli 9,37 %.
Les pertes électorales de l’ANC peuvent être attribuées à la mauvaise gestion du gouvernement, dans un contexte où l’Afrique du Sud, peuplée de 61 millions d’habitants, subit un ralentissement économique et un taux de chômage élevé. Les entreprises publiques du pays sont en difficulté, et la nation est régulièrement frappée par des coupures de courant, des niveaux élevés de criminalité et de corruption.
Avec la participation de membres de 52 partis politiques, les élections du 29 mai ont été l’occasion pour les électeurs de choisir parmi 400 candidats pour l’Assemblée nationale. Cette élection historique pourrait réorienter le paysage politique sud-africain en raison de la nécessité pour l’ANC de nouer des alliances pour former un gouvernement stable.