Le gouvernement d’Aziz Akhannouch donne des signes d’inquiétude face à la certitude que la machine est grippée et que les ministres risquent de ne pas aller jusqu’au terme de leur mission, en raison des fissures apparues ces dernières semaines en son sein, qui ont laissé des traces et ne passent pas au goût de tous.
En effet, le chef de l’exécutif prend de plus en plus mal les sorties et déclarations des leaders des partis partenaires présents dans son équipe, qui ne respectent plus la solidarité gouvernementale et expriment publiquement leurs désaccords avec lui.
Entrés en campagne préélectorale avant l’heure, le binôme du PAM, Mansouri-Bensaid, ainsi que le chef de l’Istiqlal, Nizar Baraka, chacun avec ses arguments et son ton, ont donné la nette impression de ne plus se sentir liés par la charte gouvernementale, en « crachant dans la soupe », comme portés par un soudain désir d’affranchissement ou par simple schizophrénie politique. Derrière les images de façade, ils se lancent dans des critiques acerbes à l’égard des projets lancés par Akhannouch et le gouvernement, dont ils font pourtant partie.
La pratique est courante dans toutes les coalitions à travers le monde, chaque fois que des élections importantes approchent à grands pas, car il est de bon augure de se différencier et de se refaire une virginité politique.
Akhannouch n’est pas homme à dicter à ses partenaires de faire le choix entre se taire ou sortir du gouvernement, car les conséquences seraient alors encore plus graves que les sorties intempestives de ses alliés. D’où son dilemme… et son silence. Il a donc laissé ce statu quo du « je t’aime, moi non plus » pourrir le climat et affaiblir le rendement du gouvernement, au détriment des affaires du pays, mais aussi de sa base électorale, qui pourrait lui faire payer cher cet excès de faiblesse face aux adversaires de demain.
Par Jalil Nouri
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