L’homme qui avait proféré des menaces graves à l’encontre du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s’en sort finalement bien avec une peine allégée dans le verdict prononcé par le tribunal de première instance d’Agadir, après un geste de clémence. La décision est à méditer au sein de la vie politique et publique.
Ce geste est à mettre au crédit d’Akhannouch, président par ailleurs du conseil de cette ville, qui avait retiré sa plainte. Mais la justice a gardé le dernier mot et a condamné l’imprudent à six mois de prison et à 2 000 dirhams d’amende, une peine somme toute légère qui constitue un précédent pour un chef de l’Exécutif et d’un parti.
Car pour le plaignant et le juge en charge de l’affaire, il fallait donner une leçon à l’auteur de ces menaces, pour dissuader d’autres individus d’agir de la sorte à l’avenir, en violation de la loi et du respect que tout citoyen doit au chef du gouvernement et maire de la ville, une personnalité au demeurant plébiscitée par une grande partie de la population. Il faut donc se féliciter de sa clémence en pardonnant à son agresseur.
Il faut espérer que de tels comportements ne se reproduisent pas et que le cas de cet individu restera isolé dans la vie politique, pour fermer la porte à de futurs dérapages. Car qu’en sera-t-il lors des prochaines élections, quand Akhannouch et les autres leaders politiques mèneront leur campagne sur le terrain, pour être au plus près des attentes des électeurs venus écouter les programmes des partis pour lesquels ils voteront ?
Ces campagnes électorales se font généralement avec un dispositif de sécurité réduit à sa plus simple expression. Mais n’est-il pas temps, faut-il s’interroger au passage, de revoir cette protection en la renforçant face aux dérives des réseaux sociaux ?
Nous verrons si l’agresseur verbal d’Akhannouch lui présentera des excuses, ou s’il se vengera d’une manière ou d’une autre après les six mois purgés en prison.
Par Jalil Nouri