Après plus de six mois d’angoisse et de silence, l’espoir renaît pour les familles des quatre chauffeurs routiers marocains enlevés à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger. Abdelaziz Essakri, Yassid Ben Akka, Rachid Bennadi et son collaborateur Mohamed ont été retrouvés vivants au Mali, où ils ont été officiellement reçus à Bamako par le président de la transition, Assimi Goïta, le 3 août dernier.
Les otages apparaissent amaigris mais en bonne santé, selon les images diffusées par la télévision malienne. Leur libération est le fruit d’une intense collaboration entre les services de renseignements maliens (Agence nationale de la sécurité d’Etat) et marocains (Direction générale d’Études et de Documentation), qui ont mené conjointement l’enquête depuis la disparition survenue le 18 janvier 2025.
Ce jour-là, les quatre routiers marocains avaient emprunté, sans escorte, un itinéraire classé à haut risque dans la région de Dori-Téra, en dépit des mises en garde des autorités locales. Une zone notoirement contrôlée par des groupes armés et des cellules terroristes. Moins de deux semaines plus tard, l’armée nigérienne retrouvait leurs camions abandonnés à l’ouest du pays, sans aucune trace des conducteurs.
L’enlèvement avait plongé les familles dans une détresse indescriptible. « Nous vivions un cauchemar. L’absence d’informations rendait la douleur encore plus insupportable », confie un proche de Rachid Bennadi à L’Opinion. C’est donc avec un immense soulagement que les familles ont accueilli la nouvelle de leur libération.
Cette opération conjointe illustre une fois de plus l’efficacité de la coopération sécuritaire entre le Maroc et plusieurs pays sahéliens, dans un contexte régional marqué par une recrudescence des actes terroristes ciblant les civils, les humanitaires et les transporteurs.
Par Salma Semmar