Le rideau va se lever sur l’ultime acte d’une Coupe du monde U20 déjà historique pour le Maroc. Face à l’Argentine, référence majeure de la catégorie, les Lionceaux abordent la finale avec une certitude : le stade vibrera aux couleurs du Royaume. Des centaines de supporters marocains ont fait le déplacement jusqu’au Chili, et le public local, séduit par la qualité de jeu et la technique des jeunes Marocains, a promis de prêter sa voix. Une alliance sonore qui promet une ambiance électrique.
Sur le terrain, l’opposition de styles s’annonce captivante. L’Argentine avance avec son réalisme coutumier, un bloc compact et des individualités capables de faire la différence sur la moindre demi-occasion. En face, le Maroc a bâti son épopée sur une organisation fluide, des transitions éclairs et une maîtrise technique saluée bien au-delà du continent africain. Les ballons récupérés haut, les circuits courts au milieu et la justesse dans les couloirs ont souvent fait basculer ses matchs.
La clé pourrait se jouer sur l’intensité au pressing et la discipline sur coups de pied arrêtés. Les Lionceaux devront contrôler le tempo, éviter la bataille stérile dans l’axe et exploiter la profondeur dans le dos de la défense albiceleste. L’apport des latéraux, la lucidité du dernier geste et la gestion des temps faibles pèseront lourd. Dans les cages, la sérénité du portier marocain et la solidité de l’axe défensif seront déterminantes au cœur des tempêtes argentines.
Au-delà des tableaux tactiques, la finale a déjà une histoire : celle d’une génération décomplexée, portée par un pays entier et adoptée par un public chilien conquis. Les chants en darija se mêleront aux “Vamos” des tribunes : un chœur bigarré, mais largement favorable aux Lionceaux. Reste 90 minutes — peut-être plus — pour transformer l’élan en couronne.
Si le talent trace la route, la ferveur peut donner l’ultime coup de pouce. Le Maroc n’a jamais été aussi proche du sommet ; le Chili a choisi son camp. Maintenant, place au jeu.
Par Salma Semmar